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    19 juin 2013

     

     

    Mercredi 19 juin 2013, 13 heures. Cette date restera dans les mémoires de tous ceux qui étaient bloqués au village depuis 24 heures. Depuis dix ans, le souvenir est vivace.

    Qu'attendons-nous tous, massés autour d'une scène improvisée ? Nous espérons de bonnes nouvelles de la situation. La veille, la route qui nous relie à la vallée a été ravagée par notre torrent en furie. Nous n'avons ni téléphone (ni fixe ni portable), ni eau, ni électricité et la route du col est toujours sous la neige. Les habitants du village y sont prisonniers, et les curistes sont très inquiets : qu'allons-nous devenir ?

    Nous allions bientôt savoir. Le village va être évacué par le Tourmalet. Les gars de la DDT travaillent comme des forcenés depuis plusieurs jours, et ils vont réussir à nous sortir de là. Ceux qui ont été effrayés par la crue sont rassurés. Ceux qui, comme nous, ont un logement à l'abri et qui connaissent notre montagne sont plutôt dubitatifs.

     

    19 juin 2013

     

    L'Ours s'est baladé dans la matinée, et nous savons déjà que nos routes ressemblent à ça. Croisons les doigts et espérons que tout se passera bien.

    Je suis en train de rédiger "comment ça a commencé", "ce que nous avons fait" et "comment nous avons évacué". Il n'y a pas eu mort d'hommes, mais on n'oublie pas une telle aventure. Plein de petites choses me rappellent ces moments.

     

     

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    Si je vous dis rosalia alpina, ou Rosalie Alpine, à quoi pensez-vous ? À la rosalie, sorte de vélo à quatre roues ?

     

    Rosalia alpina

    (Par Ahunt — Travail personnel, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6708082)

     

    Vous pensez plutôt à l'Alpine, célèbre voiture de course française ?

     

    Rosalia alpina

                                                                         photo group renault

     

     

    Eh bien, vous avez tout faux. La rosalia alpina est un charmant coléoptère de la famille des Cerambycidae qui risque perturber les projets de notre mairie.

     

    Voilà l'histoire : nos élus ont l'intention de construire une remontée mécanique pour aller du village à la station de ski. Ils appellent ça "ascenseur urbain", bien que ça doive arriver 250m plus haut, sur un plateau assez préservé et entouré d'arbres. Mais voilà-t'y-pas que dans la forêt où la ligne doit passer, il y a ces fameuses rosalia qui se plaisent beaucoup dans les forêts de hêtres en montagne !

     

     

     

    Rosalia alpina

     

    Le jour où l'Ours et moi l'avons vue, il y a plus de 10 ans, nous ignorions son importance. Nous l'avons juste trouvée jolie et originale avec sa couleur bleue et ses immenses antennes.

    Si nous avions su, nous  aurions repéré l'endroit exact où elle vivait, et aurions fait un maximum de photos pour preuve. C'était un 29 juillet, alors il n'est peut-être pas encore trop tard dans la saison pour en voir d'autres.

    Je continue mon histoire : pour construire en montagne, le dossier doit passer entre les mains de plein de gens, dont les services de la MRAe (Mission Régionale d'Autorité environnementale) d'Occitanie. Ce sont des fonctionnaires dépendant du Ministère de la transition écologique et solidaire, pas d'affreux écolos empêcheurs de polluer gaiement. Cette mission a donc donné un avis* argumenté, en tenant compte des lieux, de l'environnement et des autres projets. Tout un tas de paramètres entrent en jeu, dont la Rosalie !

    On avait déjà eu une histoire de lézards sur le Tourmalet, de papillons ailleurs, et maintenant la Rosalie (accompagnée du grand tétras et d'autres bestioles que je ne connais pas).

    L'avis est assez mitigé : il demande de recompter et revérifier toute la faune possible à d'autres saisons que celle du comptage initial. Et je ne vous parle pas ici de l'impact visuel et écologique. Elle n'est pas encore construite la remontée !

     

    J'ai copié-collé le texte ci-dessous, vous pensez bien que je ne sais plus écrire le langage administratif.

    * L’avis a été préparé par les agents de la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement de la région (DREAL) Occitanie apportant leur appui technique à la MRAe et placés sous l’autorité fonctionnelle de son président. Conformément à l’article R.122-7 du code de l’environnement, ont été consultés le préfet de département, au titre de ses attributions en matière d’environnement, et l’agence régionale de santé Occitanie (ARS).

     

    Rosalia alpina

     

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    Dimanche 30 juin, pour nous remettre des trop nombreux kilomètres faits le samedi, l'Ours m'a proposé de faire la Montagne fleurie :

     

    Un dimanche sans voiture

     

    Un dimanche sans voiture

    La même en hiver depuis le plafond vitré de la véranda.

     

     

    C'est celle que je vois de partout (du jardin, des chambres, de la véranda, de l'évier). Je n'ai guère traversé le torrent depuis 7 ans, et encore moins entrepris de si grandes balades. J'y suis allée lentement, lentement, mais j'ai atteint à peu près le haut de la sapinière (la limite où s'arrêtent les mélèzes jaunes en automne, bien visibles sur ma photo prise en novembre). Ce n'était hélas pas assez haut pour voir les fleurs, et pourtant elles sont nombreuses et variées en juin.

     

    La sapinière est sombre, il n'y a pas grand-chose qui y pousse. C'est un milieu étrange :

     

    Un dimanche sans voiture

     

    Un dimanche sans voiture

     

    Les parties basses des troncs sont souvent dénudées.

    Mais ça pousse au bout des branches !

     

    Un dimanche sans voiture

    Un dimanche sans voiture

    Je ne vous ferai pas un cours sur les conifères : sans mon livre, je confonds abies, picea, sapin, épicéa, etc... Tout ce que je vois, c'est qu'il y a plusieurs sortes de bourgeons, et que les aiguilles ne sont pas disposées de la même manière.

     

    De la montagne fleurie, on voit évidemment mon côté, celui où j'habite :

    Un dimanche sans voiture

     

    Le beau trait vertical, c'est la partie supérieure de notre cher funiculaire. Le point bleu clair (vers le bas à droite), c'est le toit de "Solitude", le bâtiment édifié au niveau de la gare intermédiaire. Le village est tout en bas, en dessous du mot "com".

     

    La montagne au-dessus du funi, c'est le pic d'Ayré (2422m).

    Dans le fond, on aperçoit le massif du Néouvielle (3091m) encore enneigé.

    Vous vous doutez bien que je ne suis jamais montée là-haut, et que ce n'est pas dans mes projets. Je me contente de la montagne à vaches.

     

    Un dimanche sans voiture

     

    La partie herbeuse qui part de l'extrême droite de cette vue, pour finir vers le centre, c'est une piste de ski. La maison qui est au beau milieu est habitée toute l'année, et je vous assure que les habitants sont méritants. Vous imaginez ça ? Habiter loin de toute route, travailler au village et avoir des enfants à l'école !

     

    La montée ayant été un peu difficile, car le chemin était parfois inondé, j'ai voulu revenir par les plateaux. C'est beaucoup plus long, et les chemins étaient détrempés là-aussi. Mais quelle luminosité ! D'autant plus que les prairies étaient couvertes de fleurs jaunes :

     

     

    Un dimanche sans voiture

    D'un côté, le Tourmalet (où le tour de France passera vendredi).

    De l'autre côté le massif de l'Ardiden, celui que je montre tout le temps, car je le vois de chez moi.

     

    Un dimanche sans voiture

     

    Et les granges, occupées seulement en été, qui sont éparpillées sur les plateaux.

     

    Un dimanche sans voiture

     

    Les fleurs jaunes sont des rhinantes "crêtes de coq". C'était la pleine floraison.

     

    Un dimanche sans voiture

     

    Un dimanche sans voiture

     

    Je n'ai pas la légèreté des papillons, j'ai abandonné avant le haut, mais je suis tout de même contente de moi. Il y a si longtemps que je me contentais de regarder de loin !

     

     

     

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    Notre funiculaire tant aimé gêne la Mairie. Nos élus, poussés par la station de ski, voudraient installer un télécabine au départ du village, mais l'endroit qu'ils ont choisi correspond pile avec la gare de départ du funiculaire....

    Voudraient-ils sournoisement le saboter, en le faisant démolir "accidentellement" ?

     

    Il gêne

     

    En septembre 2015, un malheureux chauffeur a coincé son camion sous la rampe du funiculaire.

     

    Il gêne

     

    Il était très étonné, car il savait pertinemment que son camion faisait moins des 4,10m indiqués. Or, la chaussée avait été refaite quelques mois auparavant. Bravo tout le monde ! Il est beau le goudron, mais le niveau avait été remonté de façon non anodine.

     

    Il gêne

     

    Le dégagement de ce camion jaune a pris l'après-midi. Tronçonnage de la poutre cassée.

     

    Il gêne

     

    Enlèvement par camion-grue.

     

    Il gêne

     

    Évacuation par "Manitou".

     

    Il gêne

     

    Pas mal de mois plus tard (on laissé du temps, au cas où un deuxième camion pourrait achever l’œuvre du premier) on a enfin mis un nouveau panneau d’avertissement.

     

    Il gêne

     

    Mais on l'a mal fixé. Vous voyez ? Il y a 25 cm de différence par rapport à la hauteur d'avant. C'est bien, un panneau retourné. Si un chauffeur, ne sachant pas lire à l'envers, et n'ayant pas le temps de réfléchir, faisait tomber une deuxième poutre ? Ça aiderait bien la mairie, qui pourrait nous expliquer que ce funiculaire gêne vraiment trop.

    Je vous précise que le funi est arrêté depuis l'automne 2000, et qu'une association s'est créée pour sa réouverture.

     

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    Pays de l'ours

     

    Vous avez cherché, tourné autour du pot, mais pas trouvé.

    Le sujet de la photo prise par l'Ours (mon mari de moi) était un piège à poils d'ours... Il y en a plein ici.

    Si un copain passionné de nature n'avait pas accompagné le groupe ce jour-là, personne n'aurait prêté attention à ce morceau de ferraille.

    Ici, l'ours est un sujet délicat.

    Les paysans, dans leur majorité, ne veulent pas en entendre parler, alors qu'une minorité plaide pour la réintroduction..

    Les "bobos des villes" sont pour.

    Les dégâts causés par l'ours sont indemnisés.

    Et moi ? je trouve désolant que ces animaux aient tous été abattus, alors qu'ils faisaient partie de la biodiversité. Je trouve presque aussi désolant que les autorités dépensent autant d'argent pour introduire dans les Pyrénées des ours slovènes pas tout à fait sauvages. Vaste sujet compliqué. 

    Les éleveurs accusent l'ours de tous les maux. Les défenseurs de l'ours relativisent et expliquent toutes les causes possibles des accidents de brebis.

    Je ne m'étendrai pas plus sur le sujet, car je ne suis pas assez compétente, mais je regarderai mieux (quand je pourrai de nouveau me balader) les choses curieuses plantées sur les arbres.

    Bon dimanche pascal et gare au trop de chocolat !

     

     

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