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    Un jour, je discutais cuisine avec une amie, et comme elle utilise le bon vocabulaire (elle me parlait des parures), je me suis aperçue qu'il y avait quelques trucs étranges.

    En général, quand on parle de parer et de parures, il s'agit de décorer, ou de mettre des bijoux. En cuisine, par contre, parer une viande, c'est enlever les petits bouts durs ou disgracieux. On peut les utiliser pour une autre recette, ou les jeter. Pourquoi enlever des parures ?

    Dans le même ordre d'idées, Claire rajoute, en commentaire, que habiller les poireaux, c'est leur tailler les racines et les feuilles avant de les repiquer.

    Et pourquoi faire "revenir" des viandes ou des légumes qui ne sont pas partis ?

    Et pourquoi "blanchir" des haricots verts pour qu'ils restent verts ?

    Et pourquoi d'une viande à peine cuite, donc très rouge, dit-on qu'elle est bleue ?

    Et pourquoi les roses ne sont-elles pas toujours roses ?

    Au passage, je vous donne un lien pour l'accord des couleurs (pas pour faire chic, mais selon que c'est un adjectif ou un nom ou un nom traité comme un adjectif...)

     

    Je vous ajoute un article commencé il y a bientôt deux ans...

    Les années passent et se ressemblent : on réforme l'enseignement. Un coup les programmes, un coup les méthodes....

    Et le résultat ? ? ?

    J'ai l'impression que plus ça va, moins ça va. Nous avons eu hier le classement des écoliers européens, et cela a confirmé ce que je pensais : le niveau des français est très faible. Manquerait-on de profs ?

    Je m'aperçois que j'aurais pu faire des études de Français ou même de linguistique.

    Mais je n'ai fait qu'une année de fac, à 43 ans, et c'était pour tenter d'apprendre l'espagnol. J'ai réussi brillamment toutes mes UV (unités de valeur, et non pas ultra-violets) en juin, et mes chevilles ont failli exploser de fierté. J'ai découvert que l'on pouvait prendre du plaisir à étudier, alors que, dans ma jeunesse pourtant sage, le lycée était devenu une corvée indescriptible.

    En fac, j'avais de l'espagnol à mon programme, mais aussi du français et du latin, et une autre langue vivante.

    J'épatais mon prof d'espagnol, car j'étais super bonne en version. Il avait du mal à comprendre que, bien que je n'aie jamais très bien maîtrisé l'espagnol, je n'avais pas oublié mon français pendant toutes les années passées loin des bancs de l'école. Grâce à ma bonne version compensant un thème probablement médiocre, j'ai réussi à avoir mon examen final.

    En français, j'étais stupéfaite du niveau très faible de beaucoup de bacheliers, qui se tournaient pourtant vers des études littéraires. Ils ne connaissaient même pas nos conjugaisons françaises. J'ai découvert l'art de la contraction de texte. J'étais la meilleure de ma classe ! Pour le commentaire de texte, j'ai réussi à "me lâcher" et à "blablater" comme je ne savais pas faire dans ma jeunesse. Et j'ai eu une mention "bien". Dire que j'avais été renvoyée de mon lycée à cause d'une vieille chouette de prof de français qui m'avait prise en grippe !

    Il faut dire que mon père avait commencé sa vie comme professeur de français-latin-grec et qu'il ne tolérait pas le moindre écart. Imaginez mon déplaisir quand je revenais de vacances et que, parfois, je retrouvais ma carte postale exposée avec une correction au crayon rouge...

     

    Bizarreries de vocabulaire

     Le fameux crayon cause de mes vexations

    J'ai appris dès cette époque que, achalandé ne signifiait pas bien fourni en marchandise, mais en clients. Un commerce bien achalandé a beaucoup de chalands.

    J'ai également mémorisé que avoir des courbatures, ce n'est pas être courbaturé, mais courbatu.

    À l'école, on apprenait les liaisons. Je ne supporte pas que les différents journalistes ou commentateurs de la presse parlée disent les (z)autres (h)enfants au lieu des zautres zenfants. Ça les dérange tant que ça deux liaisons qui se suivent ? Ils sont payés pour parler, ils devraient savoir parler.

    Quant à ceux qui sont payés pour écrire, ils devraient parfois prendre des cours de français.

    Et les mots mal utilisés... Près et prêt par exemple. Être près de partir (sur le point de) et prêt à partir (habillé, chaussé, voiture chargée), ce n'est pas la même chose. Près de, c'est être à côté. Prêt à c'est être préparé à. Le prêt à porter, ce n'est pas comme près du corps.

    Je suis restée presque cinq jours sans Internet : problème sur la ligne ont-ils dit. J'en ai profité pour finir de cogiter mes futurs ouvrages, que je vous montrerai plus tard. Je vais utiliser ça :

     

    Bizarreries de vocabulaire

     

    Vous saurez tout après Noël.

    Ma montagne est grise : un coup il neige, un coup il pleut.

     

    Bizarreries de vocabulaire

     

    Pendant quelques jours je vais me consacrer à la famille : nous n'irons pas festoyer avec les jeunes, alors je dois m'activer pour que mon colis arrive dans les les délais en Gironde. Je vous raconterai, non pas mes agapes, mais mes cadeaux-maison.

    Je vous souhaite une bonne fin de semaine.

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    J'ai mal évalué vos capacités. J'étais très fière de la petite boule verte d'hier, que je croyais mystérieuse. Bravo à vous toutes.

     

    J'ai mal

     

    J'ai mal

     

    Eh oui, c'était juste un détail de ces clôtures que les éleveurs baladent de pâture en pâture quand les bêtes sont redescendues. Dans la montagne, c'est liberté totale, mais dans la plaine il faut les contenir.

     

     

    J'ai mal à la police de mon pays. Née dans un commissariat, fille de commissaire droit et honnête, je souffre à chaque "bavure", à chaque suppression de poste, à chaque suicide de policier.

    J'ai mal en voyant toutes les horreurs du monde : guerres ethniques, guerres de religions, guerres politiques, prix Nobel de la paix bien mal distribués, etc...

    J'ai mal de savoir qu'existent toutes ces famines climatiques ou politiques, souvent évitables.

    J'ai mal de vivre dans un pays riche où il y a tant de misère.

    J'ai eu mal pour Bernard Arnault qui n'est plus que troisième fortune mondiale (avec 76 milliards de dollars) après avoir été premier.

    J'ai mal lors de chaque grande conférence internationale (COP, G8, Davos, etc... ), trop souvent pour le bien des multinationales et que du blabla pour la terre et les peuples.

    En résumé, j'ai très mal de vivre dans cette civilisation.

     

    Le confinement, le masque, le gel, tout ça c'est rien. Pourvu qu'on reste lucides et qu'on n'oublie pas que nous ne sommes pas des moutons, que nous avons encore le droit de manifester, et surtout de voter.

    Parfois, l'espoir me gagne. Une grande manif dont les médias parlent enfin, une belle association qui œuvre dans le bon sens, je redeviens positive.

    Hier soir, par exemple, nous avons regardé Désobéissant.e.s sur Arte, disponible jusqu'au 24 février 2021. Ces jeunes et moins jeunes redonnent confiance en l'avenir.

    Vous pouvez traîner sur la page facebook de Gilles Casanova. Il y a du texte, des témoignages, des documents...

     

    Ça suffit les idées, noires, je redeviens plus légère (quoique...confinée je grignote un peu trop).

    Mon Ours a envie de jouer. Il veut savoir s'il est meilleur en cékoissa que moi. Qu'en dite-vous ?

     

     

     

    J'ai mal

     

    Bonne fin de soirée. Préparez-vous de belles balades pour demain.

     

     

     

     

     

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    L'Ours et moi sommes désobéissants : l'autre jour, refusant d'écouter en direct la bonne parole de notre premier ministre, nous avons cherché un programme en "replay" et nous avons trouvé sur Arte "1984" ou "le meilleur des mondes". Il s'agit d'explications et de commentaires sur deux livres : "1984" de George Orwell (que j'ai déjà évoqué deux fois, et que les commentateurs ne cessent de citer depuis le début de la pandémie et des confinements), et "Le meilleur des mondes" d' Aldous Huxley (dont je n'avais jamais entendu parler). Comment deux écrivains totalement différents ont imaginé des mondes opposés vers lesquels notre XXIe siècle nous conduit pourtant plus ou moins.

    La vidéo est disponible du premier octobre 2020 au 18 février 2021, ça laisse le temps de trouver un moment pour la visionner.

    52 minutes passionnantes, pendant lesquelles nous nous demandons dans quel monde nous vivons.

    En fouillant bien sur la toile, on peut trouver les textes des deux livres, qui sont libres de droits. Deux lectures qui sont maintenant dans ma liseuse, "Le meilleur des mondes" y ayant rejoint "1984".

    Regardez la vidéo, vous penserez à autre chose qu'à notre manque de liberté actuel.

    J'espère que vous et vos proches vous portez bien. Continuez à rester sagement enfermés en attendant des jours meilleurs. Et que ceux qui ont des jardins continuent à les bichonner grâce à cet interminable automne.

     


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    Avant d'attaquer le sujet des livres, je voudrais poser une questions aux blogueuses : avez-vous remarqué, ces derniers temps, un trafic anormal sur vos blogs ? Parfois un nombre extraordinaire de pages lues ? (du style 3 à 30 fois plus que la moyenne habituelle ) Il paraît que des robots nous visitent pour surveiller les "mauvaises pensées" : je le comprends tout à fait, et j'ai l'impression que certains mots liés à l'actualité les mettent en alerte.

     

    Mes derniers livres

     

    Dans ma montagne, une petite copine a eu l'idée de créer la librairie "Plume" il y a deux ans. C'est un bonheur, ce petit magasin. Il y a tous les styles, pour tous les goûts.

    Et si on veut un livre en particulier, Gwendy nous le fait venir. Quelques jours plus tard, un petit SMS nous prévient que c'est arrivé.

    Cet été, j'ai dépensé plein de sous, mais je ne regrette pas : j'ai tout ce qu'il faut pour passer un bon hiver, et donc un bon confinement.

     

    L'Ours, qui a de saines lectures, a demandé " le mythe national" de Suzanne CITRON. Ardu à lire, sar écrit très petit, sans "aération", mais très intéressant. On y voit comment "on a arrangé" l'histoire de la France pendant une éternité pour apprendre des faussetés à des générations d'écoliers. On commence tout juste à remettre les choses en place, et encore... Il faudrait que je prenne un jour le temps de citer certains passages et que je donne des exemples.

     

     

     

    Mes derniers livres

     

     

    Je n'aime pas beaucoup les BD, mais j'ai entendu la journaliste Ariane CHEMIN présenter son livre Bénalla et moi, écrit avec son confrère François KRUG et illustré par julien SOLé.

     

    J'ai adoré leur façon de nous narrer ce fait divers (ou affaire d'état ?) rocambolesque, si invraisemblable que nous n'y croirions pas dans une fiction, et pourtant, tout est vrai dans cette folle histoire.

     

     

     

     

     

    Au moment de la floraison du seringat, une dame me hélait depuis la route en me demandant quel était cet arbre qui lui faisait penser à un voile de mariée. Cette dame s'appelle Lucia-Dorota ETCHÉCOPAR, et elle m'a vanté les mérites du livre son défunt mari. Et voilà pourquoi ma bibliothèque s'est enrichie de ce très bel ouvrage :

     

    Mes derniers livres

     

     

    Mes derniers livresMes derniers livres

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Mes derniers livres

     

     

     

    Les aquarelles de Paul BARUEL sont absolument magnifiques, très réalistes, et la vie de Robert-Daniel ETCHÉCOPAR se lit comme un roman.  

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    J'ai appris cet été que des livres qui me tentaient depuis des années venaient d'être réédités. Je n'ai pas pu résister.

     

    Mes derniers livres

     

     

    On avait celui-ci, dans son édition d'origine, à la bibliothèque de mon village, et j'avais très envie de le voler, car personne ne le regardait.

     

     

    La flore de Marcel SAULE, ouvrage très complet et précis, avec les noms des plantes en patois locaux, en occitan, en basque, en catalan, avec également les lieux où elles poussent, j'adore.

     

    Ce n'est pas forcément attrayant pour tout le monde, car les dessins sont en noir, tous faits à la plume par l'auteur, c'est beaucoup trop lourd pour le balader dans son sac à dos,mais il n'y a pas de livre plus précis sur la riche flore pyrénéenne.

     

     

     

     

                                                                                                                                      1378 pages

     

     

    Mes derniers livres

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Cette nouvelle édition a été agrémentée de superbes aquarelles, réalisées par Hélène Saule-Sorbé, la fille de l'auteur, dont voici une double page en exemple :

     

    Mes derniers livres

     

     

    Dans la série "gros livres inutiles mais qui me ravissent", je me suis offert la nouvelle édition du dictionnaire de Simin PALAY : la graphie n'est pas celle qui a été arrêtée par les linguistes spécialistes de l'occitan, mais la richesse du vocabulaire est exceptionnelle.

    Mes derniers livres

     

                                                                     Deux volumes : 587+614 pages !

     

     

     

    Mes derniers livres

     

    Je suis allée aux cours d’occitan suffisamment longtemps pour voir les "fautes", mais en lisant les mots à haute voix, je comprends très bien comment ils sont construits. J'aimerais bien qu'il y ait de nouveau des cours dans ma vallée.

     

    Voilà pour moi. Les librairies sont fermées, mais je suis parée.

    Quant à vous, envoyez un petit message à votre libraire : il fera comme Gwendy. Dès qu'il aura votre livre,  il vous fera signe. C'est le nouveau truc (au nom que j'aime...) "Click and collect".

     

    Bonne lecture !

     

     

     

     

     

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    Comme une majorité de citoyens, je suis effarée par l'actualité (celle qui n'a rien à voir avec les interdictions liées à ce fichu virus). Une copine m'a dit que, si elle bloguait, elle mettrait ce poème écrit par Paul Eluard en 1942 (lisez bien la fin):

     

    Sur mes cahiers d’écolier
    Sur mon pupitre et les arbres
    Sur le sable sur la neige
    J’écris ton nom

    Sur toutes les pages lues
    Sur toutes les pages blanches
    Pierre sang papier ou cendre
    J’écris ton nom

    Sur les images dorées
    Sur les armes des guerriers
    Sur la couronne des rois
    J’écris ton nom

    Sur la jungle et le désert
    Sur les nids sur les genêts
    Sur l’écho de mon enfance
    J’écris ton nom

    Sur les merveilles des nuits
    Sur le pain blanc des journées
    Sur les saisons fiancées
    J’écris ton nom

    Sur tous mes chiffons d’azur
    Sur l’étang soleil moisi
    Sur le lac lune vivante
    J’écris ton nom

    Sur les champs sur l’horizon
    Sur les ailes des oiseaux
    Et sur le moulin des ombres
    J’écris ton nom

    Sur chaque bouffée d’aurore
    Sur la mer sur les bateaux
    Sur la montagne démente
    J’écris ton nom

    Sur la mousse des nuages
    Sur les sueurs de l’orage
    Sur la pluie épaisse et fade
    J’écris ton nom

    Sur les formes scintillantes
    Sur les cloches des couleurs
    Sur la vérité physique
    J’écris ton nom

    Sur les sentiers éveillés
    Sur les routes déployées
    Sur les places qui débordent
    J’écris ton nom

    Sur la lampe qui s’allume
    Sur la lampe qui s’éteint
    Sur mes maisons réunies
    J’écris ton nom

    Sur le fruit coupé en deux
    Du miroir et de ma chambre
    Sur mon lit coquille vide
    J’écris ton nom

    Sur mon chien gourmand et tendre
    Sur ses oreilles dressées
    Sur sa patte maladroite
    J’écris ton nom

    Sur le tremplin de ma porte
    Sur les objets familiers
    Sur le flot du feu béni
    J’écris ton nom

    Sur toute chair accordée
    Sur le front de mes amis
    Sur chaque main qui se tend
    J’écris ton nom

    Sur la vitre des surprises
    Sur les lèvres attentives
    Bien au-dessus du silence
    J’écris ton nom

    Sur mes refuges détruits
    Sur mes phares écroulés
    Sur les murs de mon ennui
    J’écris ton nom

    Sur l’absence sans désir
    Sur la solitude nue
    Sur les marches de la mort
    J’écris ton nom

    Sur la santé revenue
    Sur le risque disparu
    Sur l’espoir sans souvenir
    J’écris ton nom

    Et par le pouvoir d’un mot
    Je recommence ma vie
    Je suis né pour te connaître
    Pour te nommer

    Liberté.

    Paul Eluard

    Poésie et vérité 1942 (recueil clandestin)
    Au rendez-vous allemand (1945, Les Editions de Minuit)

     

     

     

     


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