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    En quittant Reims pour enfin arriver dans l'Aine, nous avons fait un petit crochet par la forêt de Verzy. Ce n'est pas un jardin, mais elle recèle des curiosités, et comme il y avait longtemps que je n'avais pas vu de plantes...

     

    Un fau

     

     

    Cette forêt est peuplée surtout de hêtres, mais aussi d'autres essences. A priori, rien de bien extraordinaire pour moi, car j'ai la même au bout de mon jardin.

    Sauf que la mienne est en pente, et que celle de Verzy est en terrain plat, avec quelques mini-collines :

     

    Un fau

     

    Un fau

     

    Un fau

     

     

    Les forts en orthographe s'étonneront peut-être de mon titre. On connait la faute, la faux pour faucher, les faux amis, mais on ignore (tout comme moi il y a peu) que le substantif FAU existe.

    Qu'est-ce qu'un fau ? Voilà l'explication des mini-collines :

     

    Un fau

     

    Il s'agit de hêtres "tortillards", les fameux "faux de Verzy".

     

    Un fau

     

    On peut se glisser sous certains d'entre eux, ça fait comme des tonnelles.

     

    Un fau

     

    Les plus vieux, près du chemin, sont protégés par des barrières.

     

    Si vous cliquez sur les images, elles s'agrandiront un peu, et vous arriverez peut-être à lire les explications.

    Vous saurez que, en gros, on ne sait pas trop pourquoi ce phénomène se produit. J'ai trouvé une discussion savante sur Tela botanica, bof ! c'est pas très clair.

     

    Un fau

     

    Un fau

     

    Le mot fau au singulier, venant du latin fagus, est validé par le Jardin des plantes de Paris.

    Il tombait un léger crachin (presque deux semaines entières de beau temps pour notre voyage), et cela donnait à la forêt une ambiance particulière. Avec ces arbres tordus si mystérieux en plus, c'était un moment surprenant.

     

     

     

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    11 novembre 2018 = mauvaise journée.

    On commémore, on commémore....

    On dit que c'est fini, bien fini...

    S'intéresse-t-on au sort de ceux qui vivent une guerre en ce moment ? Qui les aide ?

    Mais surtout : QUI FABRIQUE ET VEND DES ARMES ?

    Facile de dire, pour les gouvernants, que si ce n'est pas nous qui les vendons, ça sera les autres. Ça rapporte à qui ?

    Et un "après-guerre", ça rapporte à qui ?

    Je suis pourtant sensible aux commémoration, il ne faut pas oublier. Je pense qu'on doit expliquer aux enfants, et je suis très choquée chaque fois que j'entends que des gens (pas forcément très jeunes) ne savent pas à quoi riment 11 novembre, 6 juin ou 8 mai.

    Pour ma part, j'ai toujours entendu parler des guerres qui ont touché notre pays.

    Mes deux grand-pères ont été mobilisés pendant la "Grande guerre". Ils ont eu quelques permissions qui leur ont permis de concevoir mes parents, nés en 1915 et 1917.

     

    11 novembre

    Le bleuet fleuri tout exprès aujourd'hui, 11 novembre.

     

    Je viens de consulter sur Internet l'état-civil de Limoges, et j'ai découvert que c'était mon arrière-grand-mère qui avait déclaré la naissance de mon père à la mairie, pendant que son fils était brancardier près du front. Mon grand-père a d'ailleurs reçu un éclat d'obus à un coude, et en avait gardé une grande cicatrice en forme d'étoile.

    Mon autre grand-père n'a pas été blessé, mais a passé le reste de sa vie à souffrir d'horribles douleurs dues à la vie dans les tranchées. Pendant que les hommes étaient à la guerre, ma grand-mère et sa sœur étaient seules à la campagne. Elles partageaient tout : quand l'une s'occupait des champs et des bêtes, et l'autre donnait la tétée à leurs deux bébés. Elles sont restées très liées, et ma mère et son cousin étaient presque frère et sœur.

    J'ai participé plusieurs fois, il y a longtemps, à des "fêtes pour la paix" à Paris.

    J'étais attristée de constater que la plupart des associations participantes étaient de gauche. Comme si l'amitié entre les peuples et la paix avaient le droit d'être des idées politiques !

    Heureusement, il y avait aussi des gens extraordinaires, pas engagés dans un parti, mais des humanistes.

    Je me souviens en particulier d'Albert Jacquard, dont j'avais "bu" les paroles. Cet homme, biologiste, était aussi altermondialiste, espérantiste, militant anti-nucléaire, écologiste dans ses tripes, militant pour le droit au logement, etc...

    J'aime beaucoup cette parole de lui " « J’ai vécu la libération comme un événement extérieur. J’ai été un passager de l’histoire. Je n’ai pas été du tout le conducteur. J’ai été très long à m’apercevoir qu’il fallait que je choisisse mon camp. J’étais dans le camp des salauds : ceux qui laissent faire et finalement attendent que toutes les choses s’arrangent. » Il était jeune pendant la guerre, il a compris plus tard.

    Hélas beaucoup trop de gens, pour tout ce qui devrait les concerner, préfèrent faire les autruches et font comme si tout allait s'arranger tout seul.

    Pendant mon séjour dans l'Aisne, nous sommes passés par le "Chemin des dames" : pas de commentaire, pas d'images, c'était trop poignant.

    J'ai entendu une jolie chose à la radio ce matin : " la minute de silence, c'est une prière laïque".

     

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    Vous avez suivi notre itinéraire ? Petit à petit, nous montons vers les Hauts de France.

    Mais pas trop vite. Comment résister à la tentation de visiter la "Roseraie de Provins" ? Impossible de passer aussi près sans s'arrêter, pour finir en beauté notre tournée des jardins.

     

    De Provins à Reims

     

    De Provins à Reims

     

    De Provins à Reims

     

    De Provins à Reims

     

    Certaines d'entre elles, les couleur brique en particulier, avaient tout à fait l'air d'être en velours.

     

    Cette roseraie est un magnifique jardin, avec des allées, des passages détournés, des statues, tout ce qui rend une promenade agréable :

     

    De Provins à Reims

     

     

    De Provins à Reims

     

    Et pour finir, une boutique où l'on voudrait tout acheter. Je voulais tout bêtement un "rosier de Provins" Rosa gallica officinalis : rupture de stock ! J'avais été inspirée d'en acheter un à Milly-la-Forêt, mais il est tout petit petit, j'aurais aimé en avoir un plus grand, acheté sur place...

     

    Provins est une très jolie petite ville charmante, pleine de vieux bâtiments, mais nous n'avions pas le temps de tout regarder en détail. On a quand même mis une semaine pour faire le trajet Hautes-Pyrénées/Aisne. Via Michelin dit qu'il y a entre 1037 et 1058km, et qu'il faut aux environs de 11 heures.

     

    Après cette jolie balade, nous avons continué la route pour Reims. Eh bien, en passant par Châlons-en-Champagne et Épernay, nous avons trouvé le paysage décevant. Des champs de betterave, des tas de betteraves, des tas de marne (sortes de cailloux blancs posés au coin des champs), et tout de même des vignes, mais seulement sur les coteaux. Pas de photos, car l'Ours n'avait plus envie de flâner. Direction Reims, directement, où nous sommes arrivés vers 20h :

     

    De Provins à Reims

     

    En passant du côté de Châlons, j'avais remarqué le lycée Jean-Talon. Ce nom, que j'ai reconnu, m'a fait penser au marché Jean-Talon de Montréal. Il y a bientôt 10 ans, j'y avais traîné l'Ours  car la librairie vendait des livres sur les plantes sauvages.

    Mais qui était ce Jean Talon né en 1626 et décédé en 1694 ? Un enfant de Châlons devenu le premier intendant de la Nouvelle-France, qui vécut plus de cinq ans outre-Atlantique.

    Un petit commentaire : depuis 1995, Châlons-sur-Marne est devenu Châlons-en-Champagne. Les avis étaient (et restent) partagés. Le résultat ? le balisage routier est assez, comment dire, fantaisiste ? Un coup l'un, un coup l'autre. On dirait que les DDT font tout pour égarer les touristes (ou bien c'est pour les inciter à s'équiper de GPS). Je connaissais ce changement de nom, et j'ai bien joué mon rôle de navigatrice, mais l'Ours avait du mal à s'y retrouver.

     

    Cet article était bien avancé quand, ce soir sur France3, nous avons regardé un épisode du commissaire Magellan : et ça se passe dans des roseraies, juste pour raviver mes souvenirs.

     

     

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    Je n'avais pas vraiment prévu de plan de route pour notre voyage vers l'Aisne, mais je voulais voir certains endroits. Au fur et à mesure, je choisissais mes itinéraires.

    Le quatrième jour, nous étions "Sur la route".

    Le cinquième, c'était Guédelon que je vous ai déjà présenté ici. Ce soir-là, nous avons dormi à Gien où nous avons revu le château que nous connaissions déjà avant la fin de la rénovation.

    De loin, car nous logions de l'autre côté de la Loire :

     

    Milly-la-Forêt

     

    De près, car le beau temps persistant nous incitait à marcher :

     

    Milly-la-Forêt

     

    Milly-la-Forêt

     

    Ce château avait souffert des bombardements de juin 1940, et le voilà redevenu tout beau.

     

    Le sixième jour, le samedi, nous nous sommes approchés de la région parisienne dans un but bien précis : visiter le Conservatoire national des plantes à parfum, médicinales et aromatiques de Milly-la-Forêt.

    Nous sommes arrivés à Milly en fin de matinée, c'était le bazar dans la ville, car les gens faisaient leurs courses, et il y avait un très beau marché des potiers sous la halle du XV° siècle. Il y avait plein d'exposants très créatifs. J'ai été raisonnable, je n'ai acheté que trois boutons à Lili Pamplemousse :

     

    Milly-la-Forêt

     

    En début d'après-midi, nous étions enfin à un des points phare de mon voyage. L'Ours n'était pas inspiré pour faire des photos. Je vous montre seulement quelques "échantillons" des plantes qui ont retenu mon attention :

     

    Milly-la-Forêt

     le shizo

     

    Milly-la-Forêt

    l'herbe à éternuer : achillea ptarmica pyrenaica.  Trop rigolo, elle pousse peut-être près de chez moi, mais je ne la connais pas.

     

    Ce jardin m'a beaucoup intéressée. Par contre, s'abstenir si on n'est pas passionné de botanique ou phytothérapie. Tout est très bien soigné et étiqueté,mais ce n'est pas un jardin d'agrément, c'est vraiment un conservatoire.

     

    Quand nous voyageons, nous aimons bien laisser le hasard nous mener. C'est facile en été quand on campe, plus difficile quand le temps est un peu frais. Ce samedi, il fut très difficile de trouver un hôtel : proximité de Paris, weekend, mariages, événements en tous genres, tout se liguait contre nous. Nous sommes passés par Barbizon, (très mignon, mais pas pour nous, un peu trop chic), Fontainebleau, Montereau, etc... La "galère" : on se disait qu'on allait passer la nuit dans la voiture...

    C'est ce soir-là que l'Ours a décidé qu'on allait acheter un GPS, et que moi je me suis promis de ne plus partir sans guide des hôtels, et sans internet sur mon téléphone.

    Et alors ? Et alors ? Zorro n'est pas arrivé, mais on s'est offert la nuit la plus chère de notre vie :

     

    Milly-la-Forêt

     

    Milly-la-Forêt

     

    Nos sanitaires, très élégants, vus depuis la porte. Dans l'ordre : le lavabo, la douche et les toilettes.

    Carrelages gris clair magnifiques, mais photo ratée.

    L'ensemble très malpratique, malgré cet air luxueux.

    La douche fermait par deux rideaux très foncés, traversant d'un mur à l'autre.

    Et l'eau ? Elle traversait aussi, ce qui fait qu'on était obligés de patauger.

     

     

     

     

    Milly-la-Forêt

     

     

    Pour éviter que les clients n'inondent la belle moquette, ils trouvaient deux paires de jolies pantoufles très douces et bien agréables.

     

    Il y avait aussi deux peignoirs en éponge dans le placard.

    Mobilier et éclairages très beaux. Les différences de prix ont parfois de bonnes raisons, mais nous n'avons pas mieux dormi pour autant.

     

     

     

    Cette ville-étape était jolie, et nous y avons trouvé un restau sympa. Cela a aidé à nous remettre des moments d'inquiétude que nous avons vécus en cherchant une chambre.

     

    Ça y est : l'Ours a acheté le GPS. Yapluka apprendre à s'en servir.

     

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    Après toutes ces visites programmées dans le Lochois, nous devions parcourir une assez longue distance pour nous rapprocher de Guédelon dont je vous ai déjà parlé ici.

    Mais sans stress, le voyage, en prenant le temps de flâner. Moins de 300 km, même en évitant les grands axes, et en fuyant les autoroutes, c'est faisable dans la journée.

    Nous n'avons pas hésité à nous arrêter pour regarder de plus près ces magnifiques vestiges romains qui se trouvaient juste au bord de notre route, à Thésée dans le Loir-et-Cher :

     

    Sur la route

     

    Sur la route

     

    Sur la route

     

    Il s'agit du site des Mazelles, autrefois TASCIACA. Parfois, on regrette de ne pouvoir s'arrêter assez longtemps, nous aurions bien aimé faire une visite guidée pour en savoir plus sur ces constructions âgées de 2000 ans. Mais ce site n'est pas ouvert en continu.

     

    Par contre, c'était l'heure du repas, et nous n'avions rien prévu pour pique-niquer. Une petite ville se présenta, et nous y fîmes halte. Comme elle était jolie, comme elle nous a plu, et comme il aurait été dommage de la rater !

     

                

    Sur la route

     

    Voilà comment nos estomacs nous ont poussés à visiter, tout à fait par hasard, Mennetou-sur-Cher, dont la porte était juste au bord de la route, en face du parking.

     

    Sur la route 

     

    Sur la route

     

     

     Sur la route

     

     

     

    Sur la route

     

    La mairie

     

    Sur la route

     

    Sur la route

     

    Que fait cette machine ? Distribue-t-elle des billets ?  Non, non : le charcutier vend ainsi 24h/24 des andouillettes à la ficelle. Après une longue période d'étude, l'appareil a enfin pu être installé. Ne sachant pas ce que l'on ferait le soir, on n'en a pas acheté, et on s'est contentés d'en manger au restaurant.

     

    Sur la route

     

    Dans un mini-jardin coincé entre toutes ces vieilles pierres, nous avons remarqué un superbe poncirus trifoliata (citronnier à trois feuilles) , le seul agrume adapté à la vie en plein air sous un climat tempéré.

     

    En fin de journée, n'ayant toujours rien prévu pour notre étape du soir, j'ai appelé mes cousins que je savais dans les cartons, car ils déménageaient de la région parisienne vers la côte atlantique. Et, surprise, ils étaient dans leur petite maison du fond des bois dans le Cher. Après nous être un peu perdus (comme à chaque fois) dans les petites routes, nous sommes arrivés dans leur havre de paix. 

    Nous étions le 27 septembre, et le camion de déménagement était prévu pour le 15 octobre. Pas trop de temps à perdre !

    Ils étaient là, car un copain parisien (un peu dépassé par ses bestioles) avait donné ses ruches à mon cousin (qui est apiculteur chevronné). Ils avaient voyagé la nuit pour éviter la chaleur, mais les abeilles étaient énervées, et il a fallu aller voir d'un peu plus près.

     

     

    Sur la route

     

    Et nous avons passé une soirée et une nuit tranquilles, dans cette maison qui m'a toujours fait penser à celle des nains de Blanche-Neige. Les seuls visiteurs sont les oiseaux et les chevreuils.

     

    Le lendemain, les cousins repartaient pour leurs derniers jours en ville, et nous pour le moyen-âge (Guédelon).

     

     

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