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    Bonjour tout le monde. Beaucoup de blabla aujourd'hui. Mais, bien que retraitée depuis plus de 20 ans, je fulmine en entendant les projets pour redresser la France.

    Personne ne l'ignore : le gouvernement a de drôles d'idées, ou plutôt des idées curieuses. On entend beaucoup parler de cette taxe-lapins que les ministres viennent de sortir de leur chapeau : ils vont sauver le système de santé en récupérant, si cela est possible, cinq euros par-ci, cinq euros par-là, en dépensant peut-être plus de cinq euros pour le recouvrement.

    Cela me ramène 56 ans en arrière, époque où j'avais découvert une  expression mystérieuse. Je débutais dans l'Administration fiscale, et je faisais mon premier stage dans un bureau des contributions directes. Un jour, on m'expliquait les bases de la contribution mobilière, celle qui est devenue taxe d'habitation. On me dit que les "perlapins" ? ? ? étaient exonérés. En fait cette exonération s'appliquait aux pères et mères de plus de sept enfants mineurs, les "pères-lapins"... Et maintenant la taxe-lapins.

     

    Taxe-lapin et perlapins

     

    Je n'avais même pas vingt ans, j'étais mineure, je ne pouvais pas me marier sans le consentement de mes parents, mais j'avais le droit d'être contrôleur des impôts. Je découvrais la vie.

    J'ai participé à une "tournée", c'est-à-dire que j'ai accompagné mon inspecteur à la mairie d'une commune rurale pour mettre à jour notre fichier afin de savoir qui vivait où, logements vacants, etc... Et aussi les chiens : il a subsisté jusqu'en 1970, dans certaines communes, une taxe sur les chiens. Ces derniers étaient répartis en deux ou trois catégories : première, deuxième (et peut-être troisième) classe. C'était assez cocasse. Selon leur catégorie, ils ne payaient pas le même tarif. Et les réclamations de propriétaires ou de voisins mécontents ne manquaient pas. Ça faisait un peu Clochemerle.

     

    Taxe-lapin et perlapins

     

    Les administrations vont mal. Ces jours derniers le gouvernement nous a annoncé LA solution : on va sanctionner les mauvais agents. Sur quels critères se basera-t'on ? Pour avoir été fonctionnaire, je sais qu'il y a peu de mauvais agents, mais beaucoup de mauvais chefs, et encore plus de mauvais dirigeants. Qui fait les lois et leurs décrets d'application inapplicables ? Je me souviens d'une réforme programmée sur la gestion des rhums des DOM. Nous avons tous, quel que soit notre poste, dû subir une formation d'une demi-journée sur ce sujet. Les collègues concernés (qui n'étaient que trois sur les quinze ou vingt présents) ont TOUS dit que c'était inapplicable : les formateurs campaient sur leurs positions et s'évertuaient à tenter de convaincre que tout se passerait bien. Jusqu'au matin de la mise en route du nouveau protocole : un FAX est arrivé, disant qu'on reportait... Et quelques années plus tard, on n'en avait plus jamais parlé.

    Quand les fonctionnaires se plaignent, c'est bien souvent pour avoir, tout simplement, les moyens de travailler. Moyens en personnel, et en matériel. J'ai connu quelques moments savoureux.

    En 1970/1973 j'étais receveuse locale des impôts à Bordeaux, dans un bureau isolé bien qu'en ville (le célèbre quartier des Chartrons), loin de tout collègue. J'avais fait une demande de ligne téléphonique. C'était une époque où l'Administration des PTT avait du mal à satisfaire les demandes. Ma Direction a dépêché un inspecteur principal : il a regardé mes locaux ( une pièce-bureau et une cuisine antique), a bien regardé les sols et les plafonds, et a conclu en disant : " je vais mettre un avis favorable". Et j'ai attendu, attendu, et le téléphone n'est jamais venu.

    A cette époque, mon adjointe avait été appelée, en plein été, à rejoindre son nouveau poste de manière anticipée. J'étais donc seule au bureau, très enceinte, car mon troisième bébé était attendu pour septembre. J'avais fait une commande de timbres fiscaux et de vignettes automobiles (que des trucs tombée en désuétude, mais qui étaient des "valeurs"). Comme rien n'arrivait, j'ai renouvelé ma demande par une note de service. Cette dernière me fut renvoyée, annotée en rouge, en diagonale dans un angle : "vous pouvez venir chercher votre commande, même entre midi et deux, il y a toujours quelqu'un au bureau". Bien sûr,  enceinte de plus de 7 mois, j'allais prendre deux bus à l'aller, deux bus au retour, et transporter ces "trucs" que l'on gardait soigneusement au coffre. Un jour, ils se sont aperçus qu'il y avait un bureau de poste au rez-de-chaussée de leur Cité administrative et qu'ils pouvaient m'envoyer la précieuse enveloppe "en valeur déclarée".

    Titi Chéri est arrivé, et j'ai pris une disponibilité "pour charges de famille". J'ai cumulé plusieurs types de dispo, et je repris le travail 15 ans plus tard. Je fus affectée au nord de la campagne médocaine, pas trop loin de chez moi. L'Administration ressemblait à celle que j'avais connue, à part que les services avaient avaient été rebaptisés, et que les métiers avaient changé. Sauf que, ce qui était fait autrefois par un inspecteur (niveau licence) était tombé sur le contrôleur (niveau bac), mais que le salaire n'avait pas suivi. En 1989, une grande grève affecta le ministère des finances. Mon centre des impôts est resté fermé au public pendant cinq semaines. Le seul bénéfice que nous en avons retiré, c'est que quasiment aucun jour de grève ne fut retiré de nos salaires... et que ma collègue a reçu une calculatrice imprimante (qu'elle n'avait jamais eue, alors que c'était un outil de travail essentiel, nous étions reines de la preuve par neuf) qui rendit l'âme au premier orage...

    Oh, j'ai failli oublier de vous montrer notre trophée :

     

    Taxe-lapin et perlapins


     

    Eh oui, peu de temps après cette grève historique, chaque agent a reçu ce joli écrin abritant une petite boîte en plastique, le tout protégeant une magnifique médaille des "Monnaies de Paris" gravée à son nom (l'Ours a caché la gravure, mon nom et mon prénom sont au dos).

    Nous avons ressenti ça comme un "foutage de gueule", car nous n'avions pas oublié notre grève et étions restés très amers. Nous avons eu l'intention de faire un renvoi groupé à la Direction Générale mais, bof ! nous étions tellement écœurés que nous les avons enfouies au fond de nos tiroirs. Pas envie de célébrer le bicentenaire de la république, quand on voyait le délitement du service public.

     

    Taxe-lapin et perlapins

     

    Taxe-lapin et perlapins

     

    Je précise que notre bâtiment était un Pailleron de sinistre mémoire. J'ai travaillé là-bas de 1988 à 1993. Les collègues avaient peur, car ce bâtiment était provisoire, et les constructeurs leur avaient expliqué, au moins 15 ans plus tôt, qu'il ne fallait pas charger les sols n'importe où. Mais, les années passant, les dossiers et les armoires se multipliaient, le poids était mal réparti. Les fenêtres coulissantes ne coulissaient plus très bien, le bâtiment n'était plus "d'équerre", et il fut enfin abandonné en 2019, 46 ans après l'incendie qui a rendu ce nom célèbre... J'ai trouvé là un article expliquant que ce bâtiment doit être rénové, remis en état et désamianté... Il semble que, en 2024, les travaux sont presque achevés et il y aura une école d'infirmières.

    Je fus fonctionnaire pendant 20 ans : 10 ans aux impôts, 10 ans à la douane. Deux administrations différentes pas leurs tâches et par leur organisation. Mais avec un point commun, de taille : si ça ne va pas, c'est de la faute des agents, disent les directeurs très nombreux, le Grand et plein d'adjoints. D'où l'idée qui vient de germer. Ils vont punir les mauvais agents. Il va falloir tout étudier, le système en premier. Et je suis persuadée qu'ils vont créer des postes de chefs et de responsables, juste pour diminuer la masse salariale. Vous connaissez l'histoire des rameurs ? Depuis toujours on crée des postes de Directeurs, Directeurs adjoints et inspecteurs principaux, que des chefs qui n’ont jamais connu, ou ont oublié le travail "utile".

    Comment les agents pourraient-ils être performants quand leur matériel a toujours un train de retard ? Comment les douaniers pourraient-ils être sur le terrain jour et nuit quand ils ne sont pas assez nombreux pour constituer des escouades nuit et jour ? Comment imaginer qu'une brigade de marins (comme celle de Bordeaux en 1995/2003), puisse ne pas avoir de bateau ? Comment s'étonner que des ballots de drogues arrivent sur les plages girondines, alors que la direction de la douane a fermé la brigade du Verdon-sur-Mer ? Comment empêcher la fraude quand une ville portuaire comme Bordeaux n'a pas de "cibleur" (celui qui étudie les documents de transport et d'importation avant le dédouanement).

    J'ai pris ma retraite avant 60 ans, en 2003, bien contente de ne plus m'énerver en voyant le délitement du service public (pas par la faute des agents, mais à cause du système qui fait tomber la faute sur le lampiste).

     Le printemps arrive sur ma montagne, mon jardin se réveille,  je vais bientôt pouvoir vous le montrer.

     

    Taxe-lapin et perlapins

     

                              Gros bourdon bien dodu se régalant dans une pulmonaire.

     

     

     

     

     

     

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    Hier, l'Ours et moi avons travaillé : moi au désherbage, et lui à diverses occupations. Je lui ai demandé de lutter contre une taupe qui avait entrepris de transformer un coin de jardin en collines :

     

     

    Il y a, là, un gros pied de pavot d'orient cerné par trois tas de terre faits par nos "pas-copines". C'est tout contre ce que j'appelle le coin de Marithé. Si vous cliquez, vous verrez le même coin en fleurs : inimaginable quand on le voit juste après l'hiver.  Le truc blanc informe, c'est justement la graminée, devenue très grosse, dont j'avais récupéré un brin chez Marithé en 2017.

     

     

    L'Ours pose le piège. On respecte toute la faune sauvage du jardin, mais les taupes.... non. Elles font trop de dégâts.

     

     

    Et voilà, le piège est installé, à l'ombre d'un seau, et j'ai taillé les chaumes de la graminée.

    L'hiver ne fut pas très rude, il n'y a pas eu beaucoup de neige, mais c'est comme d'habitude : très moche et je me demande si je vais y arriver. Mes jeunes arbustes n'ont pas été cassés, c'est juste un peu moins déprimant que les autres années.

    En attendant le printemps, nous devrons encore supporter quelques chutes de neige. Je souffre quand je vois ce genre d'image (avril 2019) :

     

    u

     

    Je vous souhaite une bonne semaine.

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    Bonjour tout le monde,

    Récemment, je vous montré un festival de mauvaises photos. L'Ours a eu honte, et il a fait un tour au jardin :

     

    Les mêmes, vues par l'Ours

     

    Un bon appareil et un bon photographe, ça change tout. Rien à voir avec les résultats d'un téléphone bas de gamme utilisé par une fourmi.

     

    Les mêmes, vues par l'Ours

     

     

     

    Les mêmes, vues par l'Ours

     

    Cette année, je m'extasie devant mes hellébores : elles n'ont pas eu à ramper sous la neige, alors elles sont bien verticales.

     

     

    Les mêmes, vues par l'Ours

     

    Les ficaires sont très jolies, mais je vais les exterminer, car elles sont trop envahissantes.

     

     

    Les mêmes, vues par l'Ours

     

    Les pulmonaires se sont éparpillées dans tout le jardin. Je les adore.

     

     

    Les mêmes, vues par l'Ours

     

    Je trouve ces petites jonquilles très mignonnes.

     

    Et maintenant, changement de décor. L'Ours avait laissé la voiture chez le mécanicien pour quelques heures, il en a profité pour visiter Lourdes à sa façon. Il a fait, lui aussi,  la rue de la Grotte, mais il n'a pas vu les mêmes choses que moi :

     

     

    Les mêmes, vues par l'Ours

     

    Les mêmes, vues par l'Ours

     

    La saison lourdaise débute vraiment à Pâques. Alors, un matin de mars, c'est très mort. De plus, c'est la crise à Lourdes. Autrefois, les pèlerins arrivaient en train, et ils passaient jusqu'à une semaine sur place. Les bus locaux leur proposaient des excursions : Gavarnie, Tourmalet, Cauterets, etc... Maintenant ils arrivent de toute l'Europe en voyages organisés et ne passent qu'une nuit ou deux.

     

    Les mêmes, vues par l'Ours

     

    Les mêmes, vues par l'Ours

     

    Cet après-midi, l'Ours a rugby féminin à la TV. Moi, ayant assez travaillé au jardin hier, je vais faire des ourlets et quelques réparations.

    Je vous souhaite un bon weekend.

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    C'est le printemps, bonjour bonjour les hirondelles, Ya d'la joie !

    Cliquez pour me lire en musique, j'adore Trenet, alors profitez-en avec moi.

     

     

    Je suis allée voir mon jardin. Pas trop mal pour le premier jour du printemps, mais "ya pas que d'la joie".

     

    C'est le printemps !

     

    Certaines fougères ont très bien supporté la neige, d'autres moins bien : 

     

     

    C'est le printemps !

     

    C'est le printemps !

     

     

    Je ne sais toujours pas qui est le creuseur de profonds tunnels :

     

    C'est le printemps !

     

     

    Peu de neige alors, pour une fois, les hellébores poussent à la verticale : elles n'ont pas besoin de ramper. 

     

     

    C'est le printemps !

     

     

    Il y a plein de jolies touffes de tussilage, éparpillées dans tout le jardin :

     

    C'est le printemps !

     

    Et lui : on dirait qu'il va fleurir en même temps que ses cousins des plaines, alors que d'habitude il faut attendre mai :

     

    C'est le printemps !

     

    Moins de casse que pendant les hivers très neigeux. Mais plus de galeries de mulots. Ces satanées bestiole n'ont pas souffert du froid et de l'énorme couche de neige habituelles. Elles ont travaillé tout l'hiver :

     

    C'est le printemps !

     

     

    C'est le printemps !

     

    Et nos copines les taupes ? Parties du haut du jardin, elles sont arrivées tout en bas, où je voudrais enfin faire un potager. Et l'Ours qui ne trouve plus dans les magasins les pièges qui vont bien. On regrette, mais bien que respectueux de la nature, nous avons beaucoup de mal à supporter ces ravageuses. Pourquoi ne sont-elles pas restées dans la forêt voisine ?

     

    C'est le printemps !

     

    Et pour finir, je vous offre les restes de la neige de cet hiver 2023/2024.

     

    C'est le printemps !

     

    Fin mars 2015 ici je ne pouvais pas étendre ma lessive au jardin car les cordes m'arrivaient au niveau de la poitrine tant la neige accumulée pendant l'hiver était encore épaisse.

    Je vous souhaite une bonne journée

     

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    Quand je me pose cette question, cela me ramène aux années où j'étais mercière. Je me rendais parfois à Paris afin de faire des achats pour ma "Fourmilière" . Je parcourais la rue du Temple où les grossistes foisonnaient. J'adorais ça. Mais, absorbée par ma tâche, je perdais régulièrement mon peu de sens de l'orientation. Je savais seulement que cette rue était perpendiculaire à la Seine, et que ma gare d’Austerlitz était près de la Seine. Alors je demandais au premier passant rencontré : " où est la Seine ?". Et, invariablement, on me répondait "elle est loin". Je voulais simplement savoir si je partais vers la droite ou vers la gauche, car j'étais venue à pieds depuis ma descente du train, et je repartais de même, malgré mes gros sacs bien remplis de mercerie et bijoux fantaisie .

    Ne marchent-ils donc jamais les parisiens ? Il leur faut métros et taxis, et salles de sport.

    Je faisais l'aller et retour dans la journée : sans LGV, avec un simple Corail, c'était tout à fait possible. Et je marchais dans Paris, c'était un petit bonheur de provinciale.

    Si je vous raconte ça, c'est parce qu'à Lourdes, il y a une rue très particulière. On ne peut pas se fier à la direction vers laquelle vont les autos. La rue de la Grotte va tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre. Tantôt vers la grotte, comme son nom l'indique, tantôt vers la ville. Il paraît que c'est la seule rue de France soumise à ce régime.

    Regardez les panneaux : ils sont un peu étranges :

     

    Elle est où la grotte ?

     

    Là, c'est une mosaïque de mes photos d'hier.

    Et maintenant, un par un vous comprendrez mieux :

     

    Elle est où la grotte ?

     

    Elle est où la grotte ?

     

    Ci-dessus, ce ne sont pas des paraboles, non, juste des "masques".

     

    Elle est où la grotte ?

     

    Elle est où la grotte ?

     

    Elle est où la grotte ?

     

    Vous pouvez voir que, grands ronds ou petits rectangulaires, ils sont tous soit pliables, soit recouvrables de plaques un peu dorées, soit "retournables", soit munis d'une vis en plein milieu  : il faut pouvoir changer leur sens deux fois par mois.

    Cela se faisait déjà quand nous sommes arrivés dans la région : il m'a fallu plusieurs années pour comprendre. Je me demandais toujours si cette rue descendait vers la grotte ou si elle en remontait vers le centre ville. Et quand  j'ai enfin compris, ils avaient arrêté. Et maintenant, ils ont remis ça, mais après concertation, avec un vrai plan de circulation.

     

    Voici l'arrêté municipal. Trop ardu pour l'étudier. Car, si la rue de la Grotte change chaque 1er et chaque 16 du mois, il en va de même des rues adjacentes. Cela ne me gênera pas, car j'ai l'habitude de poser ma voiture dans le centre, et je ne prends la rue de la Grotte qu'à pieds.

    La ville de Lourdes a dû beaucoup réfléchir pour satisfaire les commerçants qui se sentaient lésés quand la rue n'avait qu'un sens unique : pas de jaloux, chacun son tour !

    Je vous souhaite une bonne journée, aussi belle que celle qui s'annonce sur ma montagne.

     

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