• RDVETI

     

    Oh la vilaine paresseuse que je suis ! En cherchant le mot "Mexique" dans mon blog, je suis tombée sur cet article de mars 2019, fini mais pas envoyé. Je vous le livre tel quel, sans modifier une virgule. Ce voyage m'avait beaucoup marquée. Il faut dire que l'Ours et moi ne passons pas notre vie entre deux avions, et nos sorties de France métropolitaine sont rares. Les liens bleus ne fonctionnent plus, évidemment, c'était il y a quatre ans.

     

    Il y a quelques jours, je regardais "Rendez-vous en terre inconnue" avec Raphael de Casabianca et Franck Gastambide chez les Van Gujjar qui vivent sur les contreforts de l'Himalaya en Inde.

    Émission émouvante comme d'habitude, mais c'est surtout la discussion qui m'a interpellée.

    Nous avons vu des gens qui n'ont presque rien à part leurs animaux et quelques objets qui tiennent sur le dos de leurs chevaux. Et ils sont heureux ainsi, ils demandent seulement le droit de pouvoir continuer à vivre selon les habitudes ancestrales. Mais ça, ce n'est pas sûr... Ce peuple n'existe pas pour le gouvernement indien, ces hommes n'ont pas d'état-civil, pas d'existence légale. On voudrait les faire disparaître, ou du moins leur interdire de faire pâturer les troupeaux dans la montagne dans un avenir très proche.

    Ce reportage m'a rappelé mon voyage au Mexique il y a tout juste 20 ans. Nous avons pu parler avec des "vrais" amérindiens qui ne demandaient pas grand chose : juste le droit de vivre. J'ai particulièrement une famille en tête. Ils étaient agriculteurs, et les sangliers détruisaient leurs récoltes. Or, en tant qu'indiens ils n'avaient pas le droit de détenir un fusil.

    Leur fortune ? Deux cases en bois, aux murs à claire-voie.

    L'une servait de cuisine-salle à manger sans meubles : on vit et cuisine au sol. J'ai vu comment, accroupie, on préparait les tortillas, qui sont l'aliment de base, à l'aide du "métate".

    L'autre case était la chambre avec deux hamacs : un pour les parents, l'autre pour les enfants.  Ils avaient un seul meuble : une toute petite armoire qui contenait quelques paires de chaussures.

    Ces gens parlaient espagnol, mais connaissaient encore le langage maya de leurs ancêtres. La dame avait vu que je m'enregistrais au lieu de prendre des notes. Gentiment elle me disait les mots mayas qui m'intéressaient. Et plus tard, je me suis aperçue que, juste à ce moment-là mon dictaphone n'a pas fonctionné ! Quelle frustration quand je m'en suis aperçue...

     Notre voyage a duré trois semaines, avec un parcours de 3600km de Mexico au pacifique et traversée du pays pour finir du côté mer des Caraïbes. Trois semaines de dépaysement total, à dormir dans des hôtels assez simples et manger comme les mexicains sur les marchés, dans des paillotes ou des bouibouis misérables. Le bonheur, jusqu’à Cancún où nous sommes retombés subitement dans la civilisation.

    Choc final en arrivant à Roissy où j'ai vu tous ces gens dits civilisés avec leur téléphone portable à l'oreille, à l'époque où nous n'étions pas encore tous équipés. Pendant très longtemps, je me suis sentie différente d'avant ce voyage, et depuis tout ce temps j'ai conscience que nous possédons et achetons beaucoup trop de tout. Qu'est-ce qui est essentiel ? Manger et VIVRE.

    Plus le temps passe, plus je suis écœurée et attristée de voir que le capitalisme et les régimes nationalistes ne font que croître et amplifier, au point de vouloir retirer au "petit peuple" les droits fondamentaux : vivre en paix, se loger, manger et être instruit.

    Les populations natives n'ont plus leur place et sont soumises aux exactions des envahisseurs de toutes sortes.


  • Commentaires

    3
    Jeudi 2 Mars 2023 à 17:09
    miaou

    Il y a aussi dans l'essentiel  : aimé et être aimé, participer et inclus dans un groupe d'humains  dune manière ou d'une autre.
    Milou tu as raison de souligner la différence entre misère et pauvreté

    2
    Jeudi 2 Mars 2023 à 12:08

    Tout à fait d'accord, que ce soit au Mexique ou au Brésil (quand il y avait encore Bolsonaro), les populations autochtones avaient du mal à faire valoir leurs droits...

    Belle journée, bises

     

    1
    Jeudi 2 Mars 2023 à 10:44

    Etant née à Madagascar, y ayant vécu 23 ans, je rejoins tout à fait ce point de vue... Soeur Emmanuelle disait, il ne faut pas confondre pauvreté et misère...

    Ils sont pauvres nous sommes miséreux... ce débordement de matériel nous stresse, nous pressurise pour en avoir toujours plus, nos "dirigeants" nous pressurisent pour qu'on leur en donne toujours plus...

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :