Petit rajout 24 heures plus tard : j'ai écrit hier ce qui suit, très vite après avoir appris la nouvelle. Depuis, " je suis Charlie" moi aussi. Le 11 septembre 2001, j'avais aussitôt noté la date dans mon agenda (et dans ma mémoire). Pareil hier, avant même d'entendre les multiples commentaires dans les médias. On n'a plus qu'à tous s'abonner à Charlie, version numérique, car pas un imprimeur ne pourrait réaliser autant de journaux !
Je suis, comme tout le monde, sous le choc de ce qui vient de se passer à Charlie-Hebdo. Tous ces morts pour des idées....
Dans un pays où la liberté de la presse est affirmée.
De tous temps il y a eu des caricatures et des chansonniers, pourquoi une telle intolérance aujourd'hui ?
Pourquoi l'intolérance mène-t-elle à autant de drames ?
Je vais vous parler d'une chose mi-sérieuse, mi-amusante à laquelle j'ai participé en 2008.
Amusante, car j'ai fait trois jours de figuration dans un téléfilm.
Sérieuse car le sujet n'était pas drôle. Il s'agissait de la vie d'Aristide de Sousa Mendes, consul du Portugal à Bordeaux en 1940. Le réalisateur Joël Santoni et Bernard Le Coq ont connu son histoire en tournant des épisodes de "une famille formidable" au Portugal, et ont décidé de produire un téléfilm sur ce sujet. Lors de l'exode provoqué par la débâcle, il a refusé d'obéir aux ordres de son gouvernement et a signé des milliers de visas aux malheureux qui avaient tout quitté pour sauver leurs vies. Le téléfilm s'intitule "Désobéir".
J'ai participé à des scènes où les fuyards tentent de passer la frontière franco-espagnole au Pays Basque.
Pendant nos trois jours de tournage, mes "compagnons de galère" et moi étions émus. Nous nous disions que, encore maintenant, des gens quittent leur pays pour l'inconnu, simplement car il y a une guerre qui ne les concerne pas chez eux, ou qu'ils sont nés dans la mauvaise religion, ou qu'ils ont émis des opinions interdites.
Nous vivions le début de la prise de conscience de ce que ressentent ces fugitifs : partir pour l'inconnu, en laissant tout derrière soi, c'est inimaginable. Et pourtant, c'est ce que vivent tous les migrants qui cherchent asile en Europe.
Le presbytère d'Oloron reconverti en consulat
Joël Santoni et Bernard Le Coq faisant une pause
Aristide de Sousa Mendes a été jugé et condamné par le gouvernement Salazar et réhabilité en 1986, 32 ans après sa mort.
Pour finir, je vous emmène en Bretagne où le Trégor se bouge pour aider des albanais. Plus précisément une famille bien intégrée, qui vient d'obtenir au bout de trois ans l'autorisation de rester en France un an, à renouveler chaque année. Ils n'avaient pas le droit de travailler, mais la France leur demande 2500€ de frais de dossier....
Regardez ce flash mob à Lannion : c'est beau et bon pour le moral. Je suis fière d'être l'amie de certains participants. Lisez les paroles (heureusement qu'il y a les sous-titres ... car je ne comprends rien au Breton)
À quand la bonté et la générosité généralisées ?
À quand la fin du détournement des religions ? La fin des atrocités soit-disant voulues par les Dieux ?
À quand l'égalité ?
Ce monde est désespérant, alors il faut lutter -pacifiquement- pour l'améliorer.