Quand j'habitais Bordeaux, j'allais parfois dans les Pyrénées, et j'avais un mal fou à me souvenir des noms des vallées dans l'ordre. À force d'accompagner nos marcheurs sur le GR10, je vais finir par toutes les connaître par cœur.
En octobre, nous avons retrouvé le chemin où nous nous étions arrêtés en juin : au pont de Goua près de Gabas, en vallée d'Ossau. Pour moi, ce n'était au Pont de Goua mais "au fond des bois" car on y accède par un chemin presque invisible depuis la route, caché dans la forêt, et complètement défoncé. En juin, nous avions failli ne pas le trouver.
Nous allons d'ouest en est, par la montagne pour les hommes, par les routes pour les filles.
C'était il y a plus de deux mois, et j'ai pris du plaisir à me replonger dans mes photos d'automne. C'est plus agréable que mon hiver actuel : nous n'avons plus les jolies couleurs, et la neige n'est pas vraiment arrivée.
Pendant ces quelques jours, le ciel était très moyen, et nous nous demandions le temps qu'il faisait sur le chemin, car nous étions souvent dans ou sous les nuages.
En voiture, nous sommes passés et repassés par Laruns, une agréable petite ville au pied de la route de l'Aubisque. Il faut savoir partager la route, car là-bas on rencontre autant de troupeaux que chez moi :
Nous avons aussi traversé les Eaux-chaudes et les Eaux-bonnes : vous avez deviné que ce sont des stations thermales. C'était un peu triste en cette fin de saison, mais j'imagine que ce sont de petits paradis en été.
La première étape des marcheurs finissait à Gourette.
Derrière nous, les couleurs d'automne et des râteliers à neige.
Vous voyez la folie humaine ? On crée de toutes pièces une station de ski dans un site avalancheux, et ensuite on est obligé de la protéger.
La marche de nos hommes fut beaucoup plus longue que prévue, nous avons eu tout loisir pour regarder les nuages, et parfois quelques sommets. Nous avons attendu jusqu'à la tombée de la nuit, et la température a baissé jusqu'à 6°. Il n'y avait pas âme qui vive, pas un bistrot ouvert, et le temps nous a semblé bien bien long :
Un jour, nous sommes allées jusqu'à Oloron Sainte Marie. J'ai eu la surprise de me retrouver, par hasard, devant l'église et le presbytère où j'avais passé une journée lors du tournage de "Désobéir" .
La rue un jour normal d'automne 2015, ci-dessous la même "maquillée" façon juin 1940.
L'église, qui nous servit de garde-manger le jour du tournage, s'appelle Sainte-Croix et elle mérite d'être visitée :
J'ai vu là un beau motif de patchwork !
La coupole d'inspiration mozárabe.
De riches décors et des vitraux.
Il a fallu quitter le Béarn et franchir le col d'Aubisque. Alors là, c'est de la montagne ! Route réglementée, étroite, impossible de s'arrêter, et de plus dans les nuages et le brouillard. Au col, il y avait plein de chasseurs qui attendaient les palombes.
Nous ne voyions même pas les postes de tir, nous entendions seulement les cris des oiseaux et ceux de déception (qui nous réjouissaient) des hommes :
Les chasseurs ne pouvaient pas tirer car ils voyaient ça :
En descendant l'Aubisque, croisement avec la vallée de Ferrières, et on quitte l'Aquitaine. Montée vers le col du Soulor.
Et arrivée à Arrens-Marsous dans le Val d'Azun.
Il y a beaucoup à dire sur le Val d'Azun. On verra ça un peu mieux à la prochaine étape. Juin 2016 ? Ça dépendra du temps, car si il reste trop de neige, certains passages du GR10 ne seront pas praticables. Jamais contents ces humains du XXIème siècle : il leur faut la neige juste où il faut, juste au moment où ils veulent !