Il m'a fallu un bon moment pour rédiger mes explications.
Mes trois trucmachinchoses vous ont plus ou moins inspiré(e)s.
Le premier, qui a été vite identifié par cchouette, est le bouéradour dont je ne garantis pas l'orthographe réelle (ni la prononciation qui varie d'un coin à l'autre). On peut lire boueradou, boueiradour, débouéradour, etc... chacun fait comme il l'entend.
C'est un outil limousin pour enlever la deuxième peau, la fine, des châtaignes. Pour cela, il faut ôter au couteau la grosse peau, et plonger les châtaignes dans l'eau bouillante d'un "toupi" (qui s'écrirait topin) en fonte. Et on "bouère", et "hardi que te déboueïre", c'est à dire qu'on remue à l'aide des deux manches, les parties crantées frottant les peaux à enlever.
(en Limousin on bouère les cartes, on bouère une préparation culinaire, et on trie ce qui est tout bouéré)
Au bout du compte, les châtaignes sont blanchies, c'est à dire mises à nu, mais encore crues. Ensuite, il y a une façon très particulière de les cuisiner, mais je vous raconterai une autre fois.
Le bouéradour que je vous ai montré est dans la famille de ma mère depuis plusieurs générations. Il a tellement servi que quelqu'un a changé l'axe de place, car il y avait trop de jeu. Une grand-tante qui le tenait de mes arrière grands-parents a tenu à ce que soit moi qui le récupère. Je regrette juste de ne pas avoir le vrai "toupi" qui allait avec.
Objet N° 2
Il s'agit d'une sorte de spatule très simple.
Le bourétadé (on le prononce ainsi) est l'instrument indispensable pour remuer le pastet (dire pastéttt) dans la couquelle, c'est à dire la marmite. Ici, il n'est pas une fête sans pastet. Les traditions ont la vie dure, et c'est très bien ainsi.
Le pastet est une sorte de bouillie à base de farine de sarrasin et de lait. C'est tout un art que de le remuer au bon moment, et comme il faut.
Ayant des doutes très forts, j'ai demandé à ma prof d'occitan, plus précisément de gascon des Hautes-Pyrénées, l'orthographe exacte de ces deux mots. Voilà un extrait de sa réponse, où je les ai soulignés.
Adiu. Quin vas? Que vòs hèr pastet o qué? Bon qu'as de préner ua coquèla. E ara fin eth borretader... Bon dia e profita d'aqueth beròi só. Potons
Mon borretader m'a été donné par Voisine qui savait que j'aimais beaucoup les "vieilleries". En même temps, j'ai eu les cuillères en bois, pour le pastet et pour la crème.
Lors d'un vide-grenier, une association avait fait le traditionnel pastet, et vendait des borretaders neufs. Je n'avais pas pu résister. Voilà pourquoi j'ai presque une collection.
Il ne me manque que la vraie couquelle des Pyrénées.
Objet N° 3
Quant au molinillo, le "petit moulin", il ne vient pas de nos terroirs de France, mais du Mexique. J'ai trouvé ça tellement joli que j'en ai ramené deux de Oaxaca, la ville du chocolat.
Les molinillos servent à faire mousser le chocolat, qui est au lait ou à l'eau, mais toujours épicé (cannelle, vanille essentiellement), dans un récipient assez haut, voire dans un vulgaire seau comme on l'a vu sur le marché. Le vendeur s'applique à bien remuer entre deux verres servis. Vous verrez ici comment il est utilisé.
Ils sont faits d'une seule pièce, et les anneaux découpés sont mobiles autour de l'axe.
Certaines étant parties sur l'idée d'une cuillère à miel, je vous montre la différence : la cuillère à miel est beaucoup plus petite et ses anneaux ne sont pas mobiles.
Voili, voilou, c'est tout pour aujourd'hui.