Elle a disparu la fourmi ? Non, elle s'est juste cassé la margoulette, rien d'autre. Je vous ai quittés au printemps, je vous retrouve en été.
Voilà l'histoire : comme nous le faisons chaque printemps et chaque automne depuis cinq ans, nous préparions la grande migration saisonnière, du fond de la vallée jusqu'au village plus près des sommets (grand voyage de 8km...). C'était le 7 mai.
Et voilà qu'au dernier voyage, celui qui clôturait notre "déménagement", j'ai raté une marche de ce mini-escalier :
Ma photo est vieille : depuis, nous (locataires et propriétaire) avons laissé faire la nature. C'est plein d'herbe vigoureuse, c'est vert et fleuri, nous aimons bien. Une clématite sauvage s'est installée au pied de la rampe, et j'avais l'intention de l'aider à grimper bien comme il faut.
J'avais descendu 3 ou 4 marches, il m'en restait donc 3 ou 4. je m'appliquais, car je sais que je n'ai pas l'assurance d'un isard, et.... je ne sais pas ce qui s'est passé, j'ai roulé jusqu'en bas, et ai atterri la tête plantée dans une grosse touffe de chélidoine (au pied du mur, où c'est à l'ombre).
La voiture était chargée, nous sommes montés au village pour la vider, mais....
Je sentais bien qu'il valait mieux que je me fasse soigner. Le pharmacien m'a conseillé de voir le médecin. Chance, le médecin était là, disponible. Il m'a un peu recousu le cuir chevelu et m'a renvoyée chez le pharmacien : savon désinfectant, paracétamol, vaccin antitétanique. J'étais un peu groggy, mais ça allait. De retour là-haut, ça n'a pas été jardinage, mais chaise-longue.
Un hématome sur le tibia me faisait énormément souffrir. Médecin, re-médecin, et finalement... hôpital. J'avais dû reprendre ma canne achetée au moment de mes prothèses de genoux. Le chirurgien a fait un trou dans l'hématome, lequel n'a pas pu se vider. Cela faisait comme une carapace de crabe rigide sur le dessus. Donc, re-hôpital, bistouri et vilain truc noir à l'air. Une infirmière patiente et très délicate a curé tout ça, comme on le fait d'un œuf à la coque. Elle continue deux fois par semaine à retirer toutes les parties nécrosées avec un très fin scalpel et une curette. (merci aux anticoagulants qui provoquent ce genre de trucs)
J'ai quelques photos très très moches d'un truc pas très très beau, alors je ne vous montre rien. Je les garde dans mon ordi en souvenir.
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Donc, après ma chute le 7 mai, me voilà encore début juillet sur la route qui nous mène à l'hôpital. Et les jours où ce n'est pas hôpital, c'est les infirmiers à domicile qui se relaient pour nettoyer et panser ma plaie béante. J'adore leurs commentaires du style : "c'est joli ! ça bourgeonne ! C'est drôlement mieux qu'au début !" Et, après mon soin quotidien, on me cache ça sous un grand pansement.
Et pendant ce temps-là ? Mon jardin a continué à pousser, pousser... Tout poussait : les plantes et l'herbe. J'ai réussi à embaucher l'Ours pour le désherbage. Lui qui ne connait que la tondeuse, la débroussailleuse, l'informatique, la mécanique, les travaux du bâtiment, et tout le bricolage je lui donne des ordres très précis, un à la fois :
- tu essaies de nous débarrasser de TOUTES les euphorbes-petit cyprès. On m'avait prévenue que c'était envahissant, je n'imaginais pas que c'était à ce point-là.
- tu coupes TOUTES les fleurs de grande berce pour qu'elles ne grainent pas.
- dans ce coin, tu enlèves tout ce qui fleurit bleu, car ça s'appelle "Le massif blanc"
- ici, et dans tout le jardin si tu veux, tu arraches TOUS les boutons d'or.
Mon Ours ne connaît rien aux plantes, mais il sait respecter une consigne. Après chacun de ses passages dans un coin du jardin, je vois la différence.
Les après-midi, je m'installais sous la glycine pour lire ou... m'endormir. Je n'avais jamais été aussi fatiguée, ni autant dormi de ma vie, à part après mes opérations des genoux. Et pourtant, je ne viens pas d'être anesthésiée. La glycine est fanée, mais le feuillage m'abrite toujours, puis il y a le cèdre, et la "Terrasse aux marguerites".
Par contre, si moi j'ai des ratés, je trouve que mon jardin est en pleine forme. Ça pousse, ça pousse. Je ne cesse de passer et re-passer pour enlever les fleurs fanées. Quant aux mauvaises herbes, elles adorent cette chaleur revenue et les pluies fréquentes. Quand mon "bobo" sera guéri et que je ne craindrai plus de me cogner, j'aurai un de ces boulot !
Les machaons sont de retour. On vient de s'apercevoir qu'ils apprécient les œillets. Les premières chenilles se régalent déjà dans le fenouil et la rue officinale.
On ne sait pas encore qui a pondu ça. Les machaons font des œufs isolés, mais qui fait ces jolies installations ?
Et voilà, je vous ai tout dit. Je suis en train de reprendre le cours normal de ma vie. Mais nous avons raté un voyage de deux semaines en Bretagne, prévu avec un couple d'amis.
J'espère redevenir "normale" et pouvoir passer du temps devant mon ordi, où je prends habituellement tant de plaisir à lire vos blogs. Je vous souhaite un bon été.
PS Fourmi pas "au top" ou eklablog farceur ? J'essaie de regarder ce que je viens de vous écrire, mais ça me semble daté de mai, alors qu'on est le 2 juillet....