Photo prise sur le parking de la grande surface où l'Ours achetait un truc pour son ordinateur, juste avant le confinement. J'ai trouvé ce mélange jaune-rouge-vert très joli.

Bonjour tout le monde,

Jusqu'à maintenant, dans ma montagne, je ne connaissais personne atteint par cette cochonnerie de Covid 19. Mais, cette semaine, ça s'affole. L'Ours et moi sommes très prudents, nous sortons très peu, et jamais sans masque ni gel. Nous n'allons chez personne et ne recevons personne (à part un peu cet été : un couple d'amis, très sages comme nous) et nos enfants et petites-filles en qui nous avons confiance).

J'entends dire qu'il y a pas mal de gens touchés dans tous les villages, ce qui est nouveau.

Il y a quelques jours, le voisin avait perdu le goût et l'odorat : positif bien que pas vraiment malade. Son épouse et leur fille ont été testées jeudi.

Vendredi, une copine m'appelle pour me remercier de lui avoir posé des noisetiers devant sa porte : elle a été malade, mais pas trop, elle a eu de la chance.

Hier matin, c'est la sécu qui m'appelle. J'ai cru à une arnaque quand on m'a demandé si j'avais été en contact avec des malades. Pourtant c'était sérieux. La personne m'a cité une date très précise, mardi 20. Or, ce jour-là, j'avais participé à une réunion. Nous étions 6, masquées, fenêtre un peu ouverte (nous étions en plein courant d'air et on a cru attraper la crève). Mais, la réunion s’éternisant, les copines ont sorti quelques trucs à manger, et ont fait une tisane. Je n'ai pas osé refuser, je n'ai pas voulu faire ma rabat-joie et nous nous sommes démasquées un moment. Je tournais presque le dos à celle qui était assise sur le même banc que moi. Je me suis échappée dès que j'ai pu, leur laissant les tasses à laver et la salle à fermer.

J'en reviens à la dame de la sécu qui me questionnait : "qui avez-vous vu ?". J'ai commencé à énumérer les prénoms des copines, et dès le deuxième, c'était bon, la dame connaissait son nom. Je suppose que la copine est malade et qu'elle a raconté les contacts qu'elle avait eu précédemment. Grâce à cette conversation avec la sécu, je suis rassurée : nous n'avions pas trop pris de risques, et le délai est suffisant pour éloigner mes craintes.

Les gens d'ici ne prenaient pas ça très au sérieux et se croyaient à l'abri.

Nous avons toute une collection de masques et de flacons dont certains peuvent se remplir grâce au gros bidon payé 22€ les 5 litres.

Une partie de la famille télé-travaille. Malicette elle, jusqu'à vendredi, c'était en pendularité, trois jours à la maison, deux jours au bureau. J'ai cherché le mot sur le Net, et le premier article que j'ai trouvé me semble totalement incompréhensible : il y a bien des gens qui écrivent pour se faire plaisir, pas pour le "petit peuple ordinaire".

Nous allons très bien, mais j'ai tout de même eu une autre petite frayeur à cause d'un virus différent que nous sommes très nombreux à héberger, celui de la varicelle qui vient de se réveiller. Dimanche dernier, j'avais une drôle de sensation sur une partie de mon ventre. Sur la peau et sous la peau, je ressentais comme de l'électricité, et ça démangeait. Avec l'Ours on a fini par regarder, et grâce à Internet j'ai compris : un zona ! J'ai, dès lundi, été voir le médecin qui m'a fait une ordonnace à aller chercher si ça s'aggravait. Je racontais ça à la pharmacie où j'allais pour autre chose, et la préparatrice-copine m'a donné le nom d'un chouette guérisseur ici, dans la vallée.

Bon, ce virus-là n'est pas très virulent, ça grattouille juste un peu par moments.

Au printemps et au début de l'été, je vous disais de prendre soin de vous : ce n'est pas fini, faites très attention. N'oubliez pas le gel chaque fois que vous touchez quelque chose hors de chez vous.

Chez nous, flacon pompe près de la porte d'entrée :

Et je me dis que, avec toutes ces mesures sanitaires, le virus de la grippe va souffrir. Avec nos masques et nos mains désinfectées sans cesse, il aura du mal à courir comme les autres années.

Je vous souhaite un bon confinement, avec plein d'occupations sympas.