• Parquet

    Encore une idée de Pascal Perrat :

     

    Une lame de parquet à sa voisine :
    La dernière fois que tu as craqué, c'était quand ?

    C'était quand ? Hou là là ! Il y a tellement longtemps que je fais attention, et je préfère ne pas me souvenir de mes frayeurs !

    Nous sommes au milieu de la chambre, alors forcément il y a du passage entre la porte, le lit et la salle de bains.

    Avant, je vivais ma vie tranquillement. Je craquais souvent quand on me marchait dessus, et tout le monde trouvait ça normal. C'est la vie, quoi. On m'a taillée dans un arbre abattu, mais je ne suis pas morte.

    Et voilà que des nouveaux sont venus habiter ici, des maniaques qui recherchaient le calme, obnubilés par leur recherche de silence nocturne. Je ne sais pas où ils habitaient avant, mais c'est sûr qu'ils n'avaient jamais eu de parquet. Elle, elle osait dire "dans cette maison, dès que quelqu'un bouge un orteil, il réveille tous les autres". Et lui, un vrai sadique : il trouvait que les copines faisaient trop de bruit, là-haut sur le pallier, eh bien il a arrangé ça à coups de marteau et de pointes...

    Alors moi, je m'applique. Je me raidis, je me contracte le plus que je peux pour ne pas me faire remarquer. Sinon, quand par malheur je fais un peu de bruit la nuit, je peux être sûre que le matin ils viennent me piétiner et m'insulter. Et que je t'appuie tantôt d'un côté, tantôt de l'autre afin de me faire craquer le plus fort possible, pour le plaisir de me maudire. Je sens venir le marteau et les pointes, et je n'ai pas bien envie de me faire transpercer un peu plus.

    J'en connais qui sont bien peinardes là bas, devant la fenêtre. Chaque fois qu'il pleut ou qu'il neige, les volets restent fermés, alors personne ne passe dans le coin et ils ne pestent pas après les bruits de parquet !

     

     

     

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  • Commentaires

    9
    Vendredi 6 Février 2015 à 10:57

    tres bien écrit

    merci de nous en faire profiter

    au plaisir JOHN

    8
    Dimanche 1er Février 2015 à 13:43

    ça y est j'ai pu lire ton texte (très réaliste!), j'ai écrit de mien ce matin...

    les sujets m'étonnent toujours on finit par inventer des histoires vraiment sympas je trouve!..;

    il faut qu'on s'encourage, moi je  n'écris pas assez!...

    bon dimanche avec plein de neige chez toi j'imagine ,ici 2 à 3 cm de neige mouillée déjà à moitié fondus!

     

     

    7
    Dimanche 1er Février 2015 à 08:24

    Très amusant, bravo !

    Bises, bon dimanche.

    6
    Samedi 31 Janvier 2015 à 22:10
    CathyRose

    Ça me rappelle une chanson de Jean Ferrat qui s'appelle " Le châtaignier " il me semble !!! Oui si les objets pouvaient parler, ils en auraient des plaintes à formuler !!!
    Très belle soirée, bisous !
    Cathy

    5
    andrée la pyrénée
    Samedi 31 Janvier 2015 à 20:47

     Hé oui ! Il faut savoir écouter sa maison, ses plaintes et ses craquements.

    Quand j'étais petite, je pensais que la maison craquait la nuit à cause des esprits

    de ceux qui avaient vécu là avant nous. J'étais un peu effrayée.

    Merci pour ce joli billet plein de tendresse. Bises ma Belle. Andrée.

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    4
    Samedi 31 Janvier 2015 à 19:40

    J'ai bien ri. Merci, j'adore !

    Gros bisous et bon dimanche

    3
    domino34
    Samedi 31 Janvier 2015 à 18:53

    géniale la complainte de la petite lame de parquet !!!! Heureusement qu'elle n'a pas été étouffée par un gros tapis dit "moelleux" ou une méchante moquette ............  p$ov tite lame !!!

    2
    Samedi 31 Janvier 2015 à 17:25

    @ Sereine : j'adore ton ton. Tu as bien raison, ces humains accusent toujours les autres. Va voir chez Pascal Perrat.

    Bises des montagnes

    1
    Samedi 31 Janvier 2015 à 17:06

    Nous on est juste avant l'escalier. On craque aussi. Il faut dire qu'ils sont lourds tous ces hommes et ces femmes. Ils nous accusent de mollesse, de fragilité, de vieillesse, mais ce sont ils regardés ces lourdauds , ces Brutus ? Jamais coupable eux, c'est toujours nous.

    Je ne me tairai pas. Chaque fois qu'ils me marcheront dessus, je ne me tairai pas.

    Certains l'ont compris et par délicatesse allongent le pas.

    Mais les Brutus ! Avec eux c'est sans espoir.

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