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Par la fourmi le 17 Février 2017 à 00:03
Photo prise en mars 2009, très loin des Pyrénées, sous la même latitude que Bordeaux, mais avec un climat très différent. Je vous explique.
Parmi vous, certains trouvent qu'il y a beaucoup de neige, et qu'il fait froid chez moi. En réalité, il ne fait pas très froid malgré la neige. Nous avons des températures beaucoup plus souvent positives que négatives. Et si nous voulons voir autre chose que du blanc, nous prenons la voiture et, en cinq minutes, nous avons roulé quelques kilomètres, descendu quelques centaines de mètres, et nous sommes dans la verdure : tout bourgeonne et les chatons de noisetiers et de saules commencent à éclore.
Pour nos 40 ans de mariage, l'Ours et moi nous sommes offert quelques jours dans un vrai pays froid, où tout est recouvert de neige et gelé durant des mois : le Québec.
Nous sommes partis en mars, et dans notre entourage tout le monde s'étonnait "vous n'avez pas eu assez de neige cet hiver" ?
Les consignes de Pierre (entendre Piâââ) pour bien se tenir pendant 5 jours de randonnée.
Vacances pas écolo du tout, mais qu'est-ce que c'était bien ! Dépaysement, accent, vocabulaire, alimentation, etc...
Nous avons "roulé" 30 km sur ce lac. La signalisation plantée sur la glace m'amusait beaucoup.
Un village au bord du lac.
Une de nos pistes. les arbres sont le plus souvent des épinettes (sapins) ou des bouleaux.
On cause français là-bas.
Admirez nos vêtements si seyants, et conçus par des hommes, pour des hommes. D'immenses anoraks recouvrant des salopettes à bretelles. Confortables et chauds, mais pas du tout adaptés pour la pause pipi dans la forêt. Les pistes sont damées, mais pas les abords. On s'enfonce au moins jusqu'à l'aine. La solution ? Tomber la veste et la salopette et soulager sa vessie derrière la dernière moto, en espérant qu'un autre convoi ne va pas arriver.
Nous avions la chance d'avoir des températures autour de zéro, donc ça allait. Mais par moins trente, comment fait-on ?
La débâcle commençait.
Un de nos hôtels, au bord d'un lac. Nous portions nos tenues de cosmonautes, et il y avait un séminaire d'entreprise. Les participants étaient arrivés par la route et avaient des vêtements élégants et des chaussures de ville. Quel contraste avec nous !
Nos chambres étaient loin du bâtiment principal, dans cette jolie construction. Ce paysage me faisait penser aux dunes que l'on voit en Gironde au bord de l'océan, sauf que la neige remplaçait le sable.
De notre fenêtre, on voyait un terrain de sport installé sur le lac.
Et au matin, un arrivage de petits avions munis de skis. C'est très exotique pour nous. La neige on connaît, mais la vie au Québec c'est autre chose.
Pierre nous a montré un trou qu'il avait remarqué quelques jours auparavant, car un peu de vapeur en sortait. Là-dessous dort un ours, un vrai ! Sa respiration a fait comme une cheminée.
Certains matins, on pouvait faire le plein à l’hôtel. Elle est mignonne la cuve, non ? Vous arrivez à lire la marque de la motoneige ? Skidoo est devenu le nom commun pour nommer ces engins. À la question "c'est quoi ton skidoo ?" il est commun de répondre "un Yamaha" ou une autre marque.
Je ne suis pas allée chez ce dépanneur, car la pente était raide. Seuls les conducteurs de motos sont descendus pour faire le plein. Les passagers ont attendu au coin du bois.
Pendant nos 5 jours de circuit, nous sommes passés près de plusieurs villages, mais n'en avons visité aucun. Tous nos hébergements et restaurants étaient des pourvoiries en pleine nature. C'était chouette, mais j'étais un peu frustrée de ne pas pouvoir visiter les petits commerces dont on entend parler depuis si longtemps. Je n'ai pas non plus pu ramener de souvenirs.
Le village de Saint-Paulin. Cette étendue plate n'est pas un lac, mais des champs cultivés. Je vous le dis, car la plupart des surfaces planes sans arbres étaient des lacs.
Et maintenant, quelques généralités sur la motoneige.
- Ça permet de voir la nature de près, sur des pistes dédiées où il n'y a pas foule.
- Le conducteur s'habitue très vite.
- Le passager souffre. Il doit se cramponner 100/100 du temps à des poignées situées de chaque côté. Si il lâche, je pense qu'il tombe. Il ne voit pas très bien devant, bien qu'il doive absolument savoir où on se dirige (vous saurez bientôt pourquoi). Le casque du pilote lui bouche la vue. Impossible de se tenir au pilote. Impossible de se parler.
- Si l'envie vous prend d'essayer, prenez chacun votre moto.
- C'est bruyant.
- Mais ça fait de super souvenirs, 8 ans après on se souvient de tout.
Eklablog n'accepte que 15 photos par article. Je suis donc obligée de m'arrêter pour aujourd'hui et de continuer un jour prochain.
À bientôt
7 commentaires -
Par la fourmi le 25 Janvier 2017 à 23:43
Il y a deux jours, je vous parlais des papeteries qui exploitent la forêt de pins maritimes. Il faut dire qu'elle couvre un million d'hectares, car elle s'étend sur plus de 250 km de côte, de l'embouchure de la Gironde jusqu'au Pays basque. Cette forêt est partiellement artificielle, mais il reste des traces de l'ancien paysage. Des zones humides ont subsisté.
Je vous fais une très brève présentation de nos côtes, imaginez ça sur des kilomètre et des kilomètres :
On est sur la dune, et on domine la plage.
De l'autre côté de la dune, on domine la forêt, à perte de vue, que ce soit à droite, à gauche ou en face.
De loin en loin, sur la côte, il y a une station balnéaire.
De loin en loin, dans les terres, il y a un village.
Je répète : on trouve presque le même paysage sur toute la longueur des départements de la Gironde et des Landes.
L'Ours et moi avons le souvenir de l'exploitation de la résine, qui a été totalement abandonnée. C'était le temps où on avait beaucoup de parquets cirés, et chaque maison avait sa bouteille de térébenthine. Maintenant, il faut demander à l'office de tourisme où trouver encore quelques pins gemmés.
J'ai bravé le froid pour pouvoir vous montrer le peu que j'ai trouvé
Vous voyez cette glace dans un endroit habituellement tempéré ? C'était samedi 21, alors qu'il faisait beaucoup moins froid dans ma montagne, malgré la neige.
Ce qui faisait partie de la vie ordinaire il y a encore 50 ans est devenu maintenant pièce de musée.
Le gemmage consiste en une longue entaille verticale, peu profonde, par laquelle la résine s'écoulait dans un pot fixé au tronc de l'arbre.
Cet arbre a les traces des gemmages des années passées.
Les lamelles retirées de l'arbre sont nommées gemmelles dans les landes, galips en Gironde, et on les appelait tout simplement allume-feu chez moi, vous devinez pourquoi. Chez Titi il y a, près de la cheminée, un panier de pignes, à défaut de galips.
Il manque là le petit pot en terre, (car ce n'est pas la saison), qui était calé entre la lamelle de métal et la pointe.
On voyait ça partout dans la forêt.
Vers la fin, on a vu l'apparition d'affreuses poches (oui, on dit poche en Gascogne alors que beaucoup d'entre vous disent sacs) agrafées aux arbres. Il faut dire que les pots étaient souvent volés car tout le monde aimait leur jolie forme.
Le fût qui était utilisé pour transporter la résine.
L'abri du résinier recouvert de grépins. Les grépins, ce sont les aiguilles du pin, que vous voyez mal car je n'ai pas eu l'idée de prendre l'autre côté, où il n'y avait pas cette grosse ombre.
Regardez ici l'article de quelqu'un qui parle bien de ses souvenirs.
J'ai également trouvé un bel article bien documenté sur la forêt sur wiki.
Quand je travaillais en Gironde, il y a plus de 25 ans, j'ai rencontré un collecteur de cônes de pin (en clair, pour moi, c'était un ramasseur de pignes). Cet homme était travailleur indépendant, mais il devait respecter les consignes de l'ONF (ou de l'INRA ?): ramasser dans les forêts de beaux arbres bien droits (alors que certains arbres tordus faisaient de plus belles graines) et attendre le feu vert (alors que c'était parfois trop tard et que les graines étaient sortie s des pignes). Les semences étaient utilisées en France, mais la pigne elle-même était vendue en Italie (ou en Allemagne) pour faire des garnitures de pierres tombales.
Au vu de cette pancarte, il semblerait que l'INRA a pris les choses en mains. La forêt continuera à vivre malgré les dégâts causés par certaines tempêtes.
Je vous avais déjà montré ici un autre aspect de cette forêt. Si elle semble monotone vue d'en haut, elle est très riche et je vous en reparlerai de temps en temps.
4 commentaires -
Par la fourmi le 23 Janvier 2017 à 22:44
Quelle est donc cette drôle de montagne ? Une dune de sable comme on en trouve tout le long de la côte en Gironde et dans les Landes ? Mais elle est en ville...
Et pourquoi ce gros engin de chantier travaille-t-il dessus ?
Ci-dessus à gauche, et ci-dessous au milieu, l'espèce de rampe de lancement est l'arrivée du bois déchiqueté sur le tas. L'engin jaune façonne la "dune".
Ce secteur géographique est plat, et je toujours surprise par ce qui est en face de moi en arrivant à ce carrefour.
En regardant sur le côté, on comprend mieux.
C'est une très belle usine de pâte à papier, et cette dune est un énorme tas de copeaux ou de sciure (j'ai omis de regarder de plus près).
La nuit aussi on la voit, et on l'entend.
Elle est installée là grâce à la proximité de l’immense forêt de pins maritimes. Il manque une chose dans les ordis : l'odeur. Là-bas, elle est épouvantable, et je m'étonne que des gens puissent habiter sous le vent de ces effluves.
Cette usine se visite, un jour j'irai et je vous raconterai.
6 commentaires -
Par la fourmi le 21 Novembre 2016 à 22:58
Aujourd'hui, il pleut.
Ce n'est pas grave, nous sommes dans le souvenir de la journée d'hier. Une des copines de l'Ours (eh oui, il a plein de copines randonneuses qui ont les genoux en bon état) voulait fêter son anniversaire avec le groupe, dans une cabane là-haut sur la montagne. Je pense à cette chanson venue des Alpes :
Chacun de nous devait porter une partie du repas. Et comme je montais en voiture, on en a profité pour la remplir avec sacs, paniers, et tout et tout :
Et la troupe est partie pour une demi-heure de chemin, chacun s'étonnant d'être si léger :
Au passage, remarquez comme une station de ski est moche sans la neige. Celle-ci devrait ouvrir dans une dizaine de jours, mais... il fait vraiment trop doux.
La cabane est toute jolie,
bien aménagée,
confortable
Les sacs étaient bien garnis :
Les huitres ouvertes par les quelques hommes présents, et mises au frais dehors, en attendant l'heure du repas.
Le foie gras sorti du bocal
Ma truite en Gravlax et les fleurs qui auraient dû la décorer, mais le gel des jours précédents les avait "cuites". J'avais dû les jeter et seul le souci avait résisté.
Les derniers radis du jardin d'une copine qui, partie pour quelques jours à la Réunion, voulait qu'on les mange ensemble.
Le poêle et la poêle en pleine action.
Les bouteilles au frais
L'héroïne du jour avait préparé pour chaque convive un petit bocal plein de gourmandises (goji, cranberries et chocolat ) que nous avons dévorées sans les photographier. Elle a aussi offert deux jolies aquarelles à ceux qui avaient tiré les tickets gagnants. Dommage, nous avons eu des "perdus".
Que pensez-vous de ce cadre pour une petite sieste ?
La carcasse métallique que vous voyez à gauche est le support du panneau solaire (démonté et mis à l'abri pour l'hiver) : le berger qui passe l'été ici a l'électricité et l'eau courante.
Des petites mousses fort mignonnes.
Avant l'arrivée de la nuit, il a fallu redescendre. Je serais bien restée plus longtemps à cet endroit si agréable.
Dire que certains ont besoin de boîtes de nuit et de casinos ! Nous, un coin de montagne nous suffit.
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8 commentaires -
Par la fourmi le 12 Octobre 2016 à 09:41
Le col : col roulé pour l'hiver, col montant pour faire élégant, col Claudine pour les petites coquettes ? Non point, tout simplement le col du Tourmalet. Certains viennent de loin pour faire cette étape mythique du Tour de France. Pour moi, c'est le plus court chemin pour aller à Bagnères de Bigorre où ont lieu plein de manifestations sympa.
Dimanche, avec une amie, je suis allée à la "Fête de la biodiversité" organisée par Nature et progrès.
Alors, profitant du ciel bleu sur ma vallée, en avant vers les sommets.
De jolis nuages blancs se déplaçaient à toute vitesse. Je n'ai pas pu éviter le camping-car qui venait de me dépasser : son conducteur a vu que je faisais des photos et s'est arrêté en plein dans ma ligne de mire pour faire pareil (mieux en fait, car il avait un vrai appareil et moi mon simple téléphone que je ne sais toujours pas mettre au point).
Un peu plus loin, je me suis de nouveau arrêtée car le paysage était "trop beau". Le nuage très blanc à gauche est juste sur le col, annonçant que le brouillard nous attend là-haut.
Le paysage autour de cet arbre était magique. Là, j'ai vraiment regretté de ne pas pouvoir faire quelques beaux clichés.
Un petit coup d’œil en arrière pour regarder d'en haut ce qui était si beau. Mon village est caché là-dessous.
De l'autre côté du col, la purée de pois était installée, et est restée jusqu'au soir. Donc, encore une fois, pas de photos.
Nous sommes allées faire un tour au très beau lac de Payolle qui, en hiver, est un paradis pour skieurs de fond.
Le cadre est enchanteur, et dans les arbres il y a les très jolies "cabanes de Payolle" que l'on peut louer. Scrutez bien les deux photos ci-dessus pour en apercevoir une.
Après notre balade de l'autre côté du col, retour dans le Pays Toy par le même chemin, avec encore du brouillard. Je ne me plains pas, car il était assez léger, et je ne suis passée par là que pour mon plaisir. En ce moment, d'autres ont moins de chance, car la route des gorges est en travaux de "sécurisation" : fermeture totale la semaine dernière du lundi matin au vendredi soir, et partielle cette semaine avec ouverture la nuit et entre 12 et 14 heures certains jours. Ensuite, le passage sera alterné ...le temps qu'il faudra pour venir à bout de la purge des rochers sis en haut des falaises, et qui menacent de tomber.
Juin 2016 lors des travaux suivant la dernière chute de rochers.
Malgré les protections métalliques installées en 2009, la route a été amochée en mai.
Un jour je vous disais que mon coin de montagne était une bulle.
On a le choix (pas toujours) entre franchir un col qui en terrorise beaucoup, ou passer par des gorges qui nous causent beaucoup de soucis. Mais je me dis que vivre dans un bel endroit, loin des usines, des embouteillages, de la pollution et de l'agitation frénétique, cela mérite quelques efforts.
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