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    Pendant que je me promène, que je lis, que j'écris, que fait mon jardin ? Il attend désespérément que je rattrape les trois étés perdus à cause de mes genoux.

    Mon œil positif me permet de ne voir que ce qui me plaît.

    Exemples :

     

    Et mon jardin ?

    Ghislaine de Féligonde, au si joli nom.

     

    Et mon jardin ?

    Le dernier rosier rescapé de chez Voisine, qu'elle avait replanté chez nous avant que cela soit chez nous.

     

    Et mon jardin ?

     

    Une rose parfumée du bébé rosier que Jean-Marie m'a apporté l'an dernier, après l'avoir marcotté exprès pour moi (Jean-Marie est une des personnes que nous avions hébergées le soir de la crue de 2013, et nous sommes devenus amis)

     

    Et mon jardin ?

    Mes iris sibirica jaunes que j'essaie sans succès de photographier sur fond de montagne enneigée.

     

     

     

    Et mon jardin ?

     

    Aurait-il neigé ? Tout est recouvert de confettis blancs. Non, c'est juste le seringat qui se secoue sur le jardin et la ruelle.

     

    Et mon jardin ?

    Et mon jardin ?

     

    Je suis allée sur la coursive en face pour bien voir le dernier rosier (un peu trop flashy à mon goût) qui restait des anciens-anciens propriétaires. Ce rosier a envie de vivre et il était très beau cette année. Je vais essayer de le bouturer.

     

     

    Et mon jardin ?

     

    Le rosier buisson Ballerina qui illumine le grand massif après les lupins et pavots. Au premier plan une sauge et du lin, et derrière, les astilbes.

     

    Et mon jardin ?

     

    Après des années à végéter, puis un déménagement, mon hydrangea vanille-fraise commence à être présentable.

     

    Et mon jardin ?

     

    Mes véroniques en épi font de belles touffes.

     

     

    Et mon jardin ?

     

    Mon cerisier (issu d'un noyau jeté devant la maison) a eu beaucoup de fleurs. Mais il a beaucoup plu et la fructification est très moyenne. Moyenne, mais jolie ! et pas précoce, c'était le 12 juillet

     

    Et mon jardin ?

     

    Là, vous pouvez juger de la grosseur !

     

    Et mon jardin ?

     

    Les orages du soir (oui, pendant que la France crève sous la chaleur, ici c'est moyen, et nous sommes souvent arrosés en fin de journée, tout pousse au jardin), les orages du soir, donc, n'ont pas réussi à mes borraginacées : la bourrache et la mertensia se sont écroulées pêle-mêle en vrac.

     

    Et mon jardin ?

     

    Que sont ces jolies fleurs qui dépassaient mes plantes ? Stachys sylvatica ? je vais regarder s'il en reste et étudier dans mes livres. J'ai cru que c'étaient des orties, car il semblait que ça piquait, mais j'ai un doute : les orties n'ont pas de fleurs de cette couleur.

    Et comme je vous parle d'herbe, un regard honnête (pas l’œil sélectif) ne peut pas ignorer que mon jardin est envahi :

     

    Et mon jardin ?

     

    Il y a, là-dessus, un pauvre iris jaune, de la consoude, du feuillage de cassis, et...tout le reste à arracher.

    Au boulot !

     

     

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    Le bonheur plus fort que l'oubli

     

     

     

    C'est la version "vision" (livre en gros caractères pour personnes malvoyantes), et je sais qu'il est sorti en "poche".

     

     

     

     

     

     

    Par hasard, à ma bibliothèque, mes yeux sont tombés sur ce livre de Colette ROUMANOFF. Connaissant déjà, de réputation, Anne et Katherine du même nom, j'ai regardé qui était cette Colette. Et j'ai lu jusqu'au bout, stupéfaite (sidérée, même), le témoignage de l'amour de cette femme pour son mari atteint de la maladie d'Alzheimer.

    Et j'ai compris beaucoup de choses...

    J'ai compris que "la" médecine ne comprenait rien à l'être humain.

    J'ai compris ce que ma mère avait dû souffrir durant sa maladie.

    J'ai compris pourquoi, un "beau" jour elle a fermé les yeux et la bouche : elle, elle avait compris que personne ne pouvait la comprendre et encore moins l'aider, et elle a choisi d'en finir. Deux jours plus tard elle quittait la vie.

    Colette Roumanoff a, durant des années, tout fait pour comprendre les comportements de son époux, elle a tout fait pour s'adapter et rendre leur vie sereine.

    J'ai compris, en lisant ce livre, pourquoi ma mère me parlait, me reconnaissait, et pourquoi elle ne reconnaissait pas mon père, et ne lui parlait plus. Elle me disait de lui, en le montrant "le petit merdeux, le TORTIONNAIRE". Ce mot de tortionnaire a aussi été prononcé par Daniel Roumanoff en parlant d'une de ses filles. Pourquoi ces mots si violents ? Car les gens qui ne comprennent pas le malade deviennent ses ennemis, bien qu'ils soient souvent des membres -aimants- de leurs familles.

    Mon père aimait ma mère autant que Colette aimait Daniel, mais il était tellement désemparé qu'il n'a pas su que faire. Il n'a pas trouvé le bon moyen pour communiquer. Personne ne lui a expliqué ce qui se passait dans la tête de ma mère. Ils étaient chacun dans leur monde, et moi... je travaillais, je subissais des trajets dans une ville en chantier, j'étais au bout du rouleau, je me sentais inutile. Mon père me jalousait un peu, car ma mère me parlait alors que lui n'avait droit qu'à un mutisme total. Si nous avions eu ce livre...

     

    Le bonheur plus fort que l'oubli

                                  Mes parents tout jeunes mariés en 1940

     

    Mes parents sont resté mariés 63 ans, du 10 février 1940 au 12 février 2003. Je dirais 60 ans de bonheur, deux ans cahin-caha, et une année d'horreur.

     

    Le bonheur plus fort que l'oubli

                                                 Mes parents à mon mariage

     

     

    Mon père ne supportait pas les bizarreries de ma mère. Il voulait qu'elle redevienne celle d'avant, et il la rabrouait pour lui "remettre les idées en place". Alors elle le détestait, et tout ce qui allait avec lui, ainsi que leur maison. Elle voulait rentrer chez elle, alors qu'elle y était. Elle m'avait dit que sa maison était la même, mais ailleurs. C'est en lisant Colette Roumanoff que j'ai compris ce qui se passait.

    Comme Daniel Roumanoff pour un petit ennui de santé, ma mère est passée par l'hôpital (fracture de la cheville) et les conséquences ont été immédiates et terribles.

    Et je ne parle même pas de la maison de retraite où, entrée en bonne santé physique, elle s'est laissée mourir en un mois et dix jours. Maintenant je sais pourquoi.

    Ce livre "le bonheur plus fort que l'oubli" devrait absolument être lu par TOUT LE MONDE. Médecins, soignants, aidants, et tous ceux qui ne sont pas concernés : en le lisant on sera prêt si par hasard la maladie d'Alzheimer touche un de nos proches. La lecture est facile, sans mots compliqués, c'est juste la vie quotidienne d'un couple, avec des trucs et astuces du quotidien.

    Il y a aussi le blog bien vivre avec Alzheimer.

    Colette et sa fille Valérie ont créé le site Alzheimer autrement.

     Colette Roumanoff a également écrit la Confusionite, une pièce de théâtre, drôle paraît-il, sur le sujet.

     

     

     

     

    Le bonheur plus fort que l'oubli

    Mes parents, comme on les garde dans nos souvenirs, le jour des 80 ans de ma mère.

     

    Le bonheur plus fort que l'oubli

     

     

    Le bonheur plus fort que l'oubli

     

     

    Le cadeau que je leur ai fait, et le menu du repas des 60 ans de mariage, au temps heureux où tout allait encore très bien.

     

     

     

     

     

     

    Je n'étais pas drôle aujourd'hui, mais je devais absolument, en urgence, présenter ce livre. Il change la vision que nous avons habituellement des patients souffrant de la maladie d'Alzheimer. C'est très dur d'apprendre trop tard... C'est dur de regretter d'être passé à côté de bons moments.

    Si cette lecture pouvait aider quelqu'un...

     

     

     

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     Il était une fois une fourmi des villes qui s'en alla au Mexique. On avait beau être le 6 janvier, il s'avéra que le soleil tapait fort et que la fourmi avait besoin d'un chapeau. Elle acheta donc, à la première marchande indienne rencontrée, un chapeau du genre de celui-ci, qui la protégea pendant ses trois semaines de voyage.

     

    Le chapeau de Madame du Barry

     

    Le chapeau d'origine a trôné dans la chambre de la fourmi durant 19 ans. Sa vraie déco, le ruban multicolore, l'espèce de cocarde, et le lien pour l'attacher sous le menton sont d’époque. Mais pourquoi avoir acheté un chapeau neuf ?

    Parce que mon chapeau a entrepris une nouvelle vie.

    Pourquoi donc ?

     Parce que Madame du Barry, née Jeanne Bécu de Cantigny (1753-1793) a eu l'occasion de venir dans ma région.

    René Theil, un amoureux de nos montagnes et de leur passé, est en train de réaliser un film sur Gavarnie (clic). Une copine devait jouer la comtesse mais ne savait comment se vêtir.

    Je lui ai donc proposé MA robe (celle qui est dans la colonne de gauche), mais je n'avais pas de chapeau. C'est pourquoi j'ai customisé mon couvre-chef mexicain, après avoir beaucoup réfléchi et consulté Internet sur la mode du XVIIIe : (oups ! j'avais mis un X de trop, mais des yeux plus attentifs que les miens ont relevé l'erreur )

     

    Le chapeau de Madame du Barry

     

    Inutile de vous raconter comment j'ai déménagé la moitié de mes trésors pour arriver à utiliser :

    de l'organza blanc (âge indéterminé)

    de l'organza bleu ("    "   "  )

    deux sortes de dentelles ( "  "  )  

    un galon perlé (2014, comme la robe)

    du ruban bleu (de ma mercerie 1985-1988)

    une fleur en tissu ("    "    ")

    trois plumes de paon (souvenir de l'Aude )

    un oiseau décoratif

    une bague "faite main" trouvée par terre

     

    Le chapeau de Madame du Barry

     

    Elle n'a pas encore plus fière allure, ma robe ?

     

    Et comme j'ai trouvé, sur un marché, un chapeau neuf à mon goût, je laisse les décos sur mon vieux chapeau :

     

    Le chapeau de Madame du Barry

     

     

     

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    Dimanche 30 juin, pour nous remettre des trop nombreux kilomètres faits le samedi, l'Ours m'a proposé de faire la Montagne fleurie :

     

    Un dimanche sans voiture

     

    Un dimanche sans voiture

    La même en hiver depuis le plafond vitré de la véranda.

     

     

    C'est celle que je vois de partout (du jardin, des chambres, de la véranda, de l'évier). Je n'ai guère traversé le torrent depuis 7 ans, et encore moins entrepris de si grandes balades. J'y suis allée lentement, lentement, mais j'ai atteint à peu près le haut de la sapinière (la limite où s'arrêtent les mélèzes jaunes en automne, bien visibles sur ma photo prise en novembre). Ce n'était hélas pas assez haut pour voir les fleurs, et pourtant elles sont nombreuses et variées en juin.

     

    La sapinière est sombre, il n'y a pas grand-chose qui y pousse. C'est un milieu étrange :

     

    Un dimanche sans voiture

     

    Un dimanche sans voiture

     

    Les parties basses des troncs sont souvent dénudées.

    Mais ça pousse au bout des branches !

     

    Un dimanche sans voiture

    Un dimanche sans voiture

    Je ne vous ferai pas un cours sur les conifères : sans mon livre, je confonds abies, picea, sapin, épicéa, etc... Tout ce que je vois, c'est qu'il y a plusieurs sortes de bourgeons, et que les aiguilles ne sont pas disposées de la même manière.

     

    De la montagne fleurie, on voit évidemment mon côté, celui où j'habite :

    Un dimanche sans voiture

     

    Le beau trait vertical, c'est la partie supérieure de notre cher funiculaire. Le point bleu clair (vers le bas à droite), c'est le toit de "Solitude", le bâtiment édifié au niveau de la gare intermédiaire. Le village est tout en bas, en dessous du mot "com".

     

    La montagne au-dessus du funi, c'est le pic d'Ayré (2422m).

    Dans le fond, on aperçoit le massif du Néouvielle (3091m) encore enneigé.

    Vous vous doutez bien que je ne suis jamais montée là-haut, et que ce n'est pas dans mes projets. Je me contente de la montagne à vaches.

     

    Un dimanche sans voiture

     

    La partie herbeuse qui part de l'extrême droite de cette vue, pour finir vers le centre, c'est une piste de ski. La maison qui est au beau milieu est habitée toute l'année, et je vous assure que les habitants sont méritants. Vous imaginez ça ? Habiter loin de toute route, travailler au village et avoir des enfants à l'école !

     

    La montée ayant été un peu difficile, car le chemin était parfois inondé, j'ai voulu revenir par les plateaux. C'est beaucoup plus long, et les chemins étaient détrempés là-aussi. Mais quelle luminosité ! D'autant plus que les prairies étaient couvertes de fleurs jaunes :

     

     

    Un dimanche sans voiture

    D'un côté, le Tourmalet (où le tour de France passera vendredi).

    De l'autre côté le massif de l'Ardiden, celui que je montre tout le temps, car je le vois de chez moi.

     

    Un dimanche sans voiture

     

    Et les granges, occupées seulement en été, qui sont éparpillées sur les plateaux.

     

    Un dimanche sans voiture

     

    Les fleurs jaunes sont des rhinantes "crêtes de coq". C'était la pleine floraison.

     

    Un dimanche sans voiture

     

    Un dimanche sans voiture

     

    Je n'ai pas la légèreté des papillons, j'ai abandonné avant le haut, mais je suis tout de même contente de moi. Il y a si longtemps que je me contentais de regarder de loin !

     

     

     

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    Si je vous ai déjà  montré des pierres et des fleurs jaunes, il faut que je vous dise que j'ai été épatée par toute la flore qui se trouve là-bas. Je croyais cette région plutôt désertique. Je me trompais. Il est vrai que c'est très sec en été, cela n'empêche pas que la nature est riche de merveilles, surtout pour moi qui suis amoureuse des plantes sauvages.

     

    Aragon (suite et fin)

     

    Cette plante-là nous a donné du fil à retordre pour l'identifier. À San Úrbez, il y avait un livre sur les plantes, j'avais cru la reconnaître, mais je fus interrompue dans ma lecture, et j'ai oublié. Elle avait pourtant un air de famille avec quelqu'une que je connaissais.

    Mon gros plan est raté, il faut ne faut pas regarder la fleur centrale trop trouble. Cela doit être la santoline petit cyprès (helichrysum), de la famille de l'immortelle de dune que l'on voit sur la côte océane en Gironde.

     

    Aragon (suite et fin)

     

    Une autre fleur jaune, de la famille du salsifis dont elle a l'allure et la boule de plumets quand elle sèche.

     

    Aragon (suite et fin)

     

     

    Et maintenant, une série de trois sortes de fleurettes bleues en haut de longues tiges. En premier les catananches. J'en ai un gros pied dans mon jardin, et il résiste bien, ce qui est surprenant, car cette plante préfère les terrains secs.

     C'était la première fois que j'en voyais dans la nature :

     

    Aragon (suite et fin)

     

    Cette photo ne montrant pas vraiment la fleur, je rajoute une vue de mon jardin (en août d'une autre année) où on voit bien une fleur et les capsules qui sèchent et durent tout l'hiver :

     

    Aragon (suite et fin)

     

    Puis mon regard s'est attardé sur une prairie toute tachetée de fleurs de lin. On ne voit pas bien, mais les fleurs sont bleues. Ce n'est pas bleu comme un champ de lin en Normandie, mais c'est dans la nature :

     

    Aragon (suite et fin)

     

    Pour ceux qui n'auraient jamais vu de lin, voilà quelques échantillons de mon jardin :

     

    Aragon (suite et fin)

     

    Pour finir la série, voilà une touffe d'aphyllantes  (A. de Montpellier). J'en avais ramené des Corbières, mais mon pied végétait, et un hiver lui fut fatal : probablement trop d'humidité. Elles étaient presque toutes fanées, mais je vous montre la plante : que des tiges, car le nom signifie "sans feuilles" (a-privatif grec + feuilles)

     

    Aragon (suite et fin)

     

     

     

    Et maintenant la colle du jour. Qui connaît ça ? Pas moi, je n'ai pas trouvé. C'est très bas, sans couleur, mais pas vraiment blanc, les tiges ressemblent un peu au lin, mais en nain. Depuis que j'ai découvert, il y a 40 ans que le moindre brin d'herbe avait un nom, je déteste ne pas savoir nommer une plante.

     

    Aragon (suite et fin)

     

    Sur les fleurs, il y avait une foule d'insectes très variés :

     

    Aragon (suite et fin)

     

    La forêt cache d'énormes chênes probablement pluricentenaires :

     

    Aragon (suite et fin)

     

    Aragon (suite et fin)

     

    Chaque jardin de chaque village, aussi petit soit-il, abrite ces magnifiques lis. Problème linguistique : une dame du village, à qui je disais que je les admirais, m'a dit que ce n'étaient pas des lis, mais des "azucenas" et mon dico me dit que les azucenas sont des lis blancs. Et les autres lis s'appelleraient des "lirios".  Qu'en dites-vous ? Lis ou pas lis ? (lis étant le mot actuel, et lys l'ancien)

     

    Aragon (suite et fin)

     

     

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