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Je ne cesse de vous raconter que, pour jardiner à mon altitude, il faut être très très patient.
"Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage" a écrit La Fontaine dans Le Lion et Le Rat. Cette phrase est grammaticalement archaïque (on dirait actuellement ou que rage ou et que rage), mais quelle vérité sur le fond ! En arrachant en force les plantes de Zeph dans un accès de rage, je n'aurais pas pu profiter en cette année 2017 de la floraison des hellébores qu'elle m'avait envoyées en mai 2013 ! ! ! Voir l'histoire ici.
Quatre années de patience à regarder leurs deux misérables feuilles ! Des plants qui ne grossissaient guère et qui restaient si chétifs !
Un jour, à peine revenue de cinq semaines d'absence, je faisais le tour du jardin que j'avais laissé sous la neige. L'Ours ne m'avait pas dit que les perce neige étaient complètement finis, que les crocus déclinaient, que les jonquilles débutaient, que tous les arbres bourgeonnaient, bref que le printemps était tout à fait arrivé. Je m'extasiais comme chaque année devant chaque mini pousse verte, et tout à coup, que vis-je ? Que les deux hellébores que je croyais éternellement bébés fleurissaient ensemble !
(Tout ce qui est ci-dessus a été écrit le 11 avril de l'an dernier, après l'opération de mon premier genou mais laissé aux oubliettes car je me perds les chèvres* en ce moment)
H. Neige et vermeil Photo 11 avril 2017
H. Rubis Photo 11 avril 2017
Photo mai 2018, 2 fleurs sur la même tige.
Autre photo de mai 2018, juste pour vous faire deviner LA feuille de l'hellébore blanche plantée toute seule sur la gauche de la photo : pas de fleurs cette année.
*se perdre les chèvres = perdre la tête, être désorienté en langage local. Cela m'a été confirmé hier par le médecin et la pharmacie : c'est un peu normal après deux anesthésies en moins d'un an. Mais je suis tout de même très choquée : j'avais OUBLIÉ que mes hellébores avaient fleuri l'an dernier. J'ai reçu un grand choc en retrouvant cette ébauche d'article et en voyant les photos.
Je vous rappelle que le weekend prochain 1,2 et 3 juin, c'est les Rendez-vous aux jardins (clic sur le lien pour trouver les jardins autour de chez vous) dans toute la France.
6 commentaires -
Quand nous avons acheté la maison (en 2000) nous avons installé LA boîte aux lettres normalisée réclamée par la poste.
L'Ours l'a fixée au bord de la ruelle pour éviter au facteur de monter jusqu'à la maison. Depuis 18 ans j'ai donc pris l'habitude de descendre, non pas dans mon jardin, mais à la boîte aux lettres.
La boîte aux lettres cachée par les fleurs
Cet endroit ne voit jamais le soleil, donc l'éclairage est toujours assez limite pour faire des photos. Mais, d'habitude, mes ancolies et mes benoîtes sont très jolies, et les passants apprécient.
Je vous ai raconté comment l'Ours a décidé de faire de gros travaux dans ce coin, juste au moment où tout allait fleurir.
Le déménagement de tout l'ensemble a eu lieu le matin du 21.
Depuis ma fenêtre de cuisine, juste devant l'évier, je surveillais régulièrement l'avancement des opérations, et je voyais l'Ours remuer des pierres, des tuyaux, du ciment, etc....
Et hier, 26 mai, je suis descendue à la boîte aux lettres. Arrivée sur le goudron de la ruelle, je prends mon virage à gauche, je lève ma main droite armée de la clef, et !!! stupéfaction !!! je me trouve devant un grand vide. Quand je vous dis que mon cerveau vit au ralenti ! Toute préoccupée par ma descente des marches mal fichues, j'en avais oublié la nouvelle, et provisoire, situation de la fameuse boîte. Et pourtant, je l'avais contournée.
J'ai éclaté de rire, toute seule dans ma ruelle. Mais, avec le recul, je m'inquiète un peu pour mon cerveau. Comment être aussi distraite ?
Je vous parle de notre boîte aux lettres. Pour tout vous dire, c'est la deuxième, car la première n'avait pas résisté à une énorme chute de neige du toit : neige + ardoises + arrêts de neige =
Les plantes souffrent, le matériel et nos finances aussi !
3 commentaires -
Vous savez tous que la météo perturbe souvent la vie des jardiniers, avec ses cohortes de sécheresse, grêle, gel tardif et autres joyeusetés.
Dans ma montagne, il y a aussi les mois de neige. Souvent le poids de cette trop grosse couverture fait casser des branches.
Certaines plantes ne supportent pas tous ce temps dans le noir humide.
Et, comme si ça ne suffisait pas, il y a aussi les Ours. Je nomme le mien Attila* depuis notre premier jardin dans les années 70. Il est incorrigible, et moi toujours aussi désespérée et désemparée..
Le jardin commençait à ressembler à une prairie bonne à faucher, alors la tondeuse a repris du service. C'est sportif chez nous, car la grange où nous stockons le matériel est en haut du grand escalier, tandis que "mon" jardin est en bas. Donc, je suis bien contente que mon Ours s'occupe de la corvée. Mais je l'ai mal surveillé...
de loin de près
Pas de doute : il a tondu la terre, juste où c'était bien désherbé. Et qu'a-t-il tondu ? Les trognons blancs ne suffisent pas pour vous renseigner ? Voilà ci-dessous ce que j'ai les autres années
Attila n'a pas souvenir d'avoir vu cette hosta qui est là depuis au moins 5 ans, près de la spirée. Cette hosta-là a un mérite : elle résiste bien aux gastéropodes de toutes sortes qui se régalent dans mon jardin. Mais cette année... on verra si ça repousse.
Mes limaces sont réveillées. L'hiver ne les perturbe pas du tout. Je ne sais pas comment elles hibernent, mais dès qu'un peu de verdure réapparaît, elles sont là, en pleine forme.
Attila bricole, c'est sympa, mais pas au moment où ça m'arrange. Cet hiver, il nous a fait une nouvelle cuisine, des murs jusqu'aux finitions. Et voilà-t'y pas que le beau mur tout blanc, tout neuf était en train de s'abimer, alors qu'il n'y avait jamais eu d'humidité à cet endroit. L'Ours a trouvé :
L'évacuation de ce petit tuyau (eau de la montagne, qui est canalisée sous la maison) passe sous terre avant de rejoindre la rue. Tout étais cassé, ça s'écoulait mal, et ça remontait le long du mur. C'est là que l'Ours devient Attila. Il m'a annoncé qu'il allait tout casser...le lendemain du jour où j'avais arrangé mes plantes : arrachage du muguet superflu, désherbage et plantation d'une nouvelle heuchère :
Avant Après
À gauche, les ancolies prêtes à fleurir, et la nouvelle heuchère caramel. À droite, le même endroit une heure plus tard.
Bon, je positive : le lilas a commencé à fleurir mardi, ainsi que le premier iris, il y a des fleurs et des boutons partout, la neige devrait nous oublier pour quelques mois, j'ai plein d'ancolies ailleurs, tout va bien. Et j'ai enfin retrouvé mon APN après 4 mois passés sans lui (retrouvé au fond d'un sac sous la table de notre ancienne cuisine où je n'ai quasiment pas mis les pieds depuis tout ce temps).
À bientôt
* J'ai souvent cité Attila, si vous avez envie de revivre nos aventures, tapez Attila dans "rechercher"(colonne de gauche)
3 commentaires -
Bonjour tout le monde.
Me revoilà après encore une longue absence du clavier et de l'écran. Vous êtes des amours, je le sais en regardant mes statistiques : presque autant de visites que quand je publie régulièrement, et cinq nouveaux abonnés.
J'ai également été absente de chez moi pendant presque deux semaines. Départ le matin du 1er mai sous la neige :
La partie verte est protégée par les grandes branches du cèdre.
Nous partions pour la région bordelaise où je pensais avoir chaud... Eh bien j'ai eu chaud une journée seulement.
L'Ours devait aider Cadette pour l'installation de sa nouvelle cuisine. Ça me laissait du temps libre pour me promener.
J'ai fait du tourisme, ou plutôt j'ai joué les martiennes dans une ville que je ne reconnaissais pas.
Je me suis familiarisée avec le tram, dont la première ligne avait été mise en service une semaine avant mon départ pour les Pyrénées. Mais ce tram m'a fait "le coup de la panne" en me débarquant à une extrémité de la rue Sainte Catherine, alors que j'avais rendez-vous à l'autre bout. J'ai marché tout ça sans problèmes de genoux. Super ! J'avais abandonné ma canne à peine deux semaines avant !
J'ai vu des vieilles pierres, des quartiers neufs, des jardins, des bâtiments extraordinaires. Je vous en parlerai plus tard.
J'ai été stupéfaite devant les nouveaux peuples de la ville.
90% des jeunes sont comme sur cette affiche (qui existe aussi en version masculine).
"De mon temps", les gens parlaient, se parlaient. Maintenant, jeunes ou vieux, ils ont tous les yeux rivés sur les écrans, les écouteurs dans les oreilles.
Et nous sommes sommes rentrés chez nous hier soir, juste au moment où les premiers flocons commençaient à tomber. Voilà ce matin :
Tulipes ployant sous le poids des flocons (très mouillés et lourds) de la nuit. Allons-nous nous retrouver bientôt directement en été ?
Ne nous plaignons pas : il y a quelques années, après une semaine caniculaire sur la France entière, il est tombé à peu près 30 cm sur mon village; Vous auriez vu les curistes arrivés en tongs et débardeurs ! Et ça a dû mettre une semaine pour fondre.
Bon, maintenant que je marche normalement, en tout cas bien mieux que depuis des années et des années, je vais pouvoir vivre normalement. Et ne plus avoir de passages à vide où je néglige tout. Je n'ai plus d'excuse valable.
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