• Mes petits soleils de bientôt-printemps sont en train d'éclairer un coin du jardin.

    Pas d'âne

     

    Si vous regardez distraitement, vous penserez à du pissenlit. Mais pas du tout, grossière erreur !

    Les pissenlits illuminent les prairies de plaine en ce moment. Donc, étant donné mon fameux décalage de 5 à 6 semaines, mes petits soleils sont forcément autre chose.

     

    Regardons de près, et nous ne voyons pas la fameuse rosette basale. Comment faire nos célèbres salades aux lardons avec cette plante sans feuilles ?

    Pas d'âne

     

    Et quelles drôles de tiges ! On dirait des écailles. Les fleurs de cette plante étrange apparaissent dès que la neige fond, dans les endroits humides et ombragés. Les feuilles arrivent plus tard. C'est très amusant, car il n'y a rien, et un beau jour, sans qu'on s'en soit douté, on a la surprise de toutes ces fleurs jaunes.

     

    Pas d'âne

    Si vous considérez que ça pousse chez moi, les pieds dans l'eau (ou presque) et à l'ombre, il s'agit d'autre chose que du pissenlit.

    Mes petits soleils sont du tussilage (tussilago farfara), appelé aussi "pas d'ânes".

     

    Ci-dessus, vous apercevez les 2 premières feuilles, toutes petites, en haut à gauche de la photo. Ensuite, elles deviennent énooormes et cotonneuses à l'envers, mais j'ai oublié de faire des photos l'an dernier.

    Le tussilage et la pulmonaire font la course pour savoir qui fleurira le premier au jardin, en fonction de l'épaisseur de neige, et des conditions météo. Cette année, la pulmonaire a gagné.

    Je vous donne un lien québécois, car il y a une photo d'un grand tapis de feuilles, comme j'aurai chez moi cet été, et un poème de Francis Jammes (qui était 100/100 pyrénéen).

    Le tussilage est connu en phytothérapie, pour calmer la toux, comme son nom l'indique. Bien sûr, je récolte les fleurs pour faire des infusions : c'est meilleur que du sirop plein de sucres et de produits inconnus. les maçons m'ont dit qu'ici, on l'appelle "toussiquette"

     

    Pas d'âne

    Pin It

    7 commentaires
  •  

    Goutelette

     


    Un matin, dans la montagne, une goutte de rosée s’éveille au bord d’une feuille de rhododendron. Elle trouve que cet endroit est bien joli : de la jolie herbe et plein de fleurettes. Du populage et des gaillets jaune, des cardamines et des œillets rose, des tapis de serpolet, de la réglisse sauvage, des gentianes d’un bleu extraordinaire, des soldanelles tout ébouriffées, et d’autres encore et encore d’autres.


    Puis elle entend un petit bruit juste en dessous. Un coup d’œil lui permet de voir un tout petit filet d’eau qui ruisselle à travers le pâturage. Notre Goutelette est toute jeune, et, comme tous les enfants du monde, elle est curieuse. Elle a envie d’aller dans cette eau qui est si attirante. Elle attend un petit coup de vent, la feuille se balance, et hop ! Elle profite de cet élan pour sauter à l’eau.


    Hou là là ! Ça fait mal ! Et ça bouge très fort, et ça part loooiiiinn !!!
    Goutelette est secouée, malmenée, mais elle n’a pas le choix. Impossible de remonter à son point de départ. Elle ne sait pas ce qui l’attend. Son tout petit filet d’eau descend, descend, et tout à coup, un grand fracas : il vient de rencontrer un autre tout petit filet d’eau. Ils forment maintenant un vrai ruisseau.


    Mais ça continue à bouger et à faire sauter Goutelette dans tous les sens. Comme c’est épuisant !
    Encore un grand fracas : le ruisseau a rencontré un autre ruisseau. Voilà maintenant Goutelette dans un torrent. Un torrent qui cascade à travers les rochers, et qui va vite, bien trop vite. Et ça cogne de plus en plus violemment, pendant longtemps, longtemps !


    Enfin, au bout d’une éternité, ça se calme un peu. C’est que le torrent, après avoir rencontré d’autres torrents, est devenu une rivière, et les rivières coulent assez calmement dans les plaines. Elles descendent doucement. Parfois Goutelette aperçoit des gens, des routes, des villes.

     
    Et les rivières rencontrent d’autres rivières et forment des fleuves. Le fleuve de Goutelette ne lui plaît pas du tout. Elle le trouve sale. Il paraît que ce n’est pas de la saleté mais du limon. En tous cas, Goutelette n’y voit rien. Elle préférait l’eau pure de la montagnes.


    Le voyage continue, Goutelette n‘en peut plus. Puis un jour, pouark ! Quelle horrible sensation. L’eau a un goût impossible. Ses voisines savent, elles ont déjà fait le voyage : c’est du sel. Du sel ? Eh oui, on arrive à la mer.


    Goutelette sent qu’elle se trouve mal : on ne voit plus rien, que des gouttes partout, mélangées à cette eau qui a ce drôle de goût, et il y a d’énormes vagues qui se cassent dans un fracas épouvantable, pire que le bruit des torrents de montagne. Quel monde !

     
    Un jour, Goutelette se trouvait à la surface, sur une eau enfin tranquille, et le soleil l’a appelée. Elle est montée, évaporée, disparue. Elle n’était plus de l’eau. Là-haut, dans le ciel, avec d’autres gouttes évaporées, elle est devenue un minuscule brin de nuage. Une nouvelle aventure commençait.


    Au gré du vent, le nuage a fait, lui aussi un grand voyage, jusqu’au jour où …. Il a plu sur la montagne aux rhododendrons.


    Et là, croyez-moi, Goutelette a fait bien attention à ne pas se jeter à l’eau. Elle a choisi de rester sur place. Arroser les plantes, c’est bien aussi, non ?

     

     

    Goutelette

     

    Illustrations ou pas ?

    Si oui, photos ou aquarelles ?

    Si aquarelles, je les vois dans ma tête, mais il n'y a rien de plus difficile que l'eau.

     

    Pin It

    8 commentaires
  •  

    L'autre jour, en passant dans mon petit supermarché, mes yeux ont rencontré de jolis torchons à carreaux, très bon marché.

    Coussins

    Que fait une fourmi dans ce cas-là, bien que son armoire contienne déjà beaucoup de torchons ? Elle en prend un lot, et se dépêche de recouvrir quelques coussins des chaises "de tous les jours".

    Dans leur première vie, ils étaient dans le jaune et le vert. Puis gagnée par la mode du rouge, je me suis dit que les coussins clairs, ça irait bien dans le décor. Il y a 10 chaises qui se promènent entre la cuisine et la véranda.

    "L"ennui naquit un jour de l'uniformité" a écrit Antoine Houdar de la Motte" dans une de ses Fables nouvelles en 1719. Cette petite phrase pourrait être ma devise: je suis incapable de faire 10 coussins tous pareils, j'ai de tous temps adoré les tissus coordonnés, et les mélanges (discrets) de matières.

     

    J'avais déjà recouvert mes coussins avec divers matériaux :

    CoussinsCoussins

    CoussinsCoussins

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Mais certains torchons hors d'âge, trouvés au grenier de la maison, partaient en miettes:

    CoussinsCoussins

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     Démontage des ourlets et "raboutage" pour avoir la bonne dimension, quelques épingles, et voilà :

    CoussinsCoussins

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Un petit coup de machine à coudre :

    CoussinsCoussins

     

     

     

     

     

     

     

     

    Vous savez toutes poser une fermeture éclair à la machine?

    De la couture express, sans enfiler une aiguille !

     

    Coussins

     

    Ne pas oublier de glisser une lie avant de faire les coutures des côtés, sinon ça tombe de la chaise. Carreaux tissés blanc et beige, comme j'aime !

    Finie la honte si un invité tombait sur un coussin tout déchiré.

     

     

    Pin It

    8 commentaires